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Le pape François se recueille à Auschwitz 

En marge des Journées mondiales de la jeunesse qui se tiennent actuellement à Cracovie, le pape François a visité ce 29 juillet le camp nazi d'Auschwitz-Birkenau. Le pape a décidé d'accomplir cette visite dans le recueillement et le silence.

C’est en silence que le pape François a franchi le portail du camp nazi d’Auschwitz-Birkenau en Pologne. C’est encore en silence et le pas lourd qu’il a poursuivi sa visite de ce qui fut sous la seconde guerre mondiale une véritable usine de la mort, tuant 1,1 million de personnes.

Ce mutisme papale contraste avec les venues de ses prédécesseurs: le polonais Jean-Paul II était venu le premier en 1979 et y avait célébré une immense messe. En 2006, Benoit XVI avait prononcé un discours. François, venu en marge des Journées mondiales de la jeunesse tenues à Cracovie, a quant à lui renoncé à l’idée de prononcer une harangue, préférant se recueillir à chaque étape de cette journée historique.

Au pied du mur de la mort

Le souverain pontife a commencé par se rendre au Bloc 11, la prison d’Auschwitz, où l’attendaient dix survivants du camp de concentration (âgés de 90 à 101 ans). Au cours de cette rencontre, un de ces anciens déportés lui a donné une bougie que le pape a allumée et déposée au pied du "mur de la mort". Là, les nazis ont régulièrement fusillé des groupes de prisonniers.

Le pape François s’est ensuite rendu dans la cellule qui vit s’éteindre le père Maximilien Kolbe, saint de l’Eglise catholique. En 1941, ce prêtre s’était porté volontaire pour faire partie des dix personnes condamnées à mourir de faim au fond d’une geôle à la place d’un père de famille.

Après ça, l’évêque de Rome a parcouru les rails reliant cette partie du camp au complexe de Birkenau (Auschwitz II dans sa dénomination officielle), où se trouvaient à l'époque chambres à gaz et fours crématoires. Là, il s’est entretenu avec 25 catholiques polonais, "Justes parmi les nations" selon l’expression consacré qui désigne ces hommes et ces femmes qui ont secouru et caché des Juifs pour les protéger des Nazis au cours de la seconde guerre mondiale.

Rompre le silence

Le grand-rabbin de Pologne, Michael Schudrich a alors rompu le silence en chantant en hébreu le psaume 130. Un prêtre, officiant d’ordinaire dans une ville où une famille chrétienne entière avait été décimée pour avoir aidé des juifs, a pris le relais en le prononçant en polonais. Cette prière comporte notamment ces versets: "Si tu gardais le souvenir des iniquités, Eternel, Seigneur, qui pourrait subsister? Mais le pardon se trouve auprès de toi, afin qu’on te craigne. J’espère en l’Eternel, mon âme espère, et j’attends sa promesse."

R.V