BFMTV
International

Le nouveau leader travailliste contre les coupes budgétaires

Ed Miliband, le nouveau chef de l'opposition travailliste en Grande-Bretagne, a prôné dimanche une réduction progressive du déficit public, jugeant dangereuses économiquement et socialement les coupes claires dans les dépenses prévues par le gouvernement.

Ed Miliband, le nouveau chef de l'opposition travailliste en Grande-Bretagne, a prôné dimanche une réduction progressive du déficit public, jugeant dangereuses économiquement et socialement les coupes claires dans les dépenses prévues par le gouvernement. - -

par Adrian Croft LONDRES (Reuters) - Ed Miliband, le nouveau chef de l'opposition travailliste en Grande-Bretagne, a prôné dimanche une réduction...

par Adrian Croft

LONDRES (Reuters) - Ed Miliband, le nouveau chef de l'opposition travailliste en Grande-Bretagne, a prôné dimanche une réduction progressive du déficit public, jugeant dangereuses économiquement et socialement les coupes claires dans les dépenses prévues par le gouvernement.

Porté samedi à la tête du Labour avec une avance infime sur son frère David lors d'un scrutin interne, Ed Miliband s'est aussi dit favorable à un alourdissement des taxes sur les banques.

Soutenu par l'aile gauche du parti, l'ancien ministre de l'Energie a jugé que la dérégulation du secteur bancaire favorisée par les gouvernements travaillistes de Tony Blair et de Gordon Brown avait été une erreur.

Les travaillistes ont perdu en mai les élections législatives après 13 années au pouvoir. Pendant la campagne, à laquelle Ed Miliband a participé, ils ont proposé de réduire de moitié en quatre ans le déficit public de la Grande-Bretagne.

La coalition entre conservateurs et libéraux-démocrates désormais au pouvoir s'est quant à elle fixé pour objectif d'effacer quasiment complètement le déficit d'ici 2015.

Ces projets sont "économiquement dangereux et notre économie nous envoie des signaux d'avertissement", a déclaré Ed Miliband.

Le leader travailliste a exprimé son désaccord avec l'affirmation du Premier ministre, David Cameron, selon laquelle la Grande-Bretagne était tirée d'affaire.

PAS D'OPPOSITION SYSTÉMATIQUE

"(La coalition au pouvoir) affirme que la seule chose qui compte dans notre société est d'éliminer le déficit structurel au cours des quatre prochaines années", a poursuivi Ed Miliband dans une interview à la BBC. "Je ne suis pas d'accord car (...) cela va infliger des dégâts importants à notre société."

"La réduction du déficit, oui, mais à un rythme prudent et de telle manière que cela aide notre économie au lieu de la pénaliser", a-t-il ajouté.

Interrogé au sujet de la volonté d'Alistair Darling, l'ancien chancelier de l'Echiquier travailliste, de réduire le déficit de moitié en quatre ans, Ed Miliband a répondu: "De manière générale, je pense qu'il s'agit d'un bon point de départ. Je ne vais pas m'opposer à chaque réduction de dépense proposée par la coalition (...) J'examinerai chacune de ses propositions selon ses mérites."

"En ce qui concerne le projet d'Alistair Darling, je pense que nous devrions peut-être essayer de voir comment l'améliorer et par exemple, je pense que l'on peut faire davantage en ce qui concerne la taxation des banques", a-t-il ajouté.

"Il faut réduire les dépenses publiques (...) Le projet d'Alistair Darling constitue notre point de départ en ce qui concerne le calendrier de la réduction du déficit", a-t-il dit.

"Pourquoi est-ce important de plus taxer les banques? Elles ont provoqué la crise et le gouvernement devrait aussi faire tout son possible pour protéger les personnes à travers ce pays qui dépendent des services publics."

La dérégulation préconisée par les anciens gouvernements travaillistes ne constituait "absolument pas la réponse" pour le système bancaire, a jugé Ed Miliband.

"Nous devons désormais être des réformateurs du système bancaire, d'importants réformateurs, et de mon point de vue, le gouvernement a un rôle à jouer", a-t-il dit.

Bertrand Boucey pour le service français, édité par Jean-Loup Fiévet