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Le mariage de William et Kate, un casse-tête pour Scotland Yard

Une carte de transport à l'effigie du prince William et de Kate Middleton, à Londres. Le mariage du fils de Charles et de Diana le 29 avril, à l'abbaye de Westminster, constitue un casse-tête pour les responsables de Scotland Yard chargés d'assurer la séc

Une carte de transport à l'effigie du prince William et de Kate Middleton, à Londres. Le mariage du fils de Charles et de Diana le 29 avril, à l'abbaye de Westminster, constitue un casse-tête pour les responsables de Scotland Yard chargés d'assurer la séc - -

par Michael Holden LONDRES (Reuters) - Islamistes radicaux, anarchistes, désaxés attirés par les célébrités, les noces du prince William et de Kate...

par Michael Holden

LONDRES (Reuters) - Islamistes radicaux, anarchistes, désaxés attirés par les célébrités, les noces du prince William et de Kate Middleton sont un casse-tête pour les responsables de Scotland Yard chargés d'assurer la sécurité de l'un des événements les plus médiatisés de l'année.

Les autorités s'attendent à des foules de plusieurs centaines de milliers de personnes dans les rues du centre de Londres lors du mariage, le 29 avril, à l'abbaye de Westminster, du fils de Charles et de Diana, deuxième dans l'ordre de succession au trône des Windsor.

La présence des "royals", de nombreux dignitaires étrangers et de têtes couronnées du monde entier fait de l'événement une cible de choix pour les radicaux et déséquilibrés et harceleurs de tout poil.

"On a le choix entre ceux qui veulent se faire une célébrité et ceux qui cherchent une tribune internationale pour faire parler d'eux à tout prix", explique Brian Paddick, ancien gradé de la police métropolitaine.

"Il y a aussi ceux qui nourrissent une obsession quasi pathologique pour la famille royale. Sans compter, et c'est le plus dangereux, ceux qui voudraient frapper un grand coup en matière terroriste", ajoute cet expert sur Sky News.

La menace terroriste est la plus grave aux yeux des responsables des service de sécurité, qui ont déjoué une série de complots depuis les attentats à la bombe de juillet 2005 dans les transports en commun de Londres.

La police assure qu'aucun élément n'accrédite pour le moment l'idée que des militants ont choisi de frapper le 29 avril.

"GÂCHER LA FÊTE"

Mais Scotland Yard a d'ores et déjà interdit à un groupe radical islamiste d'organiser une manifestation le 29 avril devant Westminster. Des discussions sont en cours pour permettre à ce groupuscule, "Musulmans contre les croisades" (Mac), de manifester sous une forme ou une autre.

Sur son site internet, la Mac ne cache pas que son objectif est de "gâcher la fête" en perturbant les célébrations du mariage princier.

"Le prince William, l'un des plus ardents défenseurs de l'impérialisme britannique, souhaite organiser une cérémonie de mariage extravagante aux frais des contribuables", lit-on sur le site. "Nous promettons qu'en cas de refus, le jour dont la nation rêve depuis si longtemps risque de virer au cauchermar".

Un autre groupuscule, la Ligue de défense anglaise (EDL, qui regroupe des extrémistes de droite hostiles à l'islam), a lui aussi demandé à manifester au cas où les islamistes seraient autorisés à le faire.

Une soixantaine de personnes, inculpées de troubles à l'ordre public, ont été interdites par la justice de se rendre dans le centre de Londres le jour du mariage.

Des artificiers de Scotland Yard ont commencé à passer au peigne fin l'itinéraire qu'emprunteront le couple princier en carrosse doré et les invités de marque. Le jour J, quelque 5.000 policiers seront déployés aux endroits stratégiques.

"Londres est considéré comme un havre potentiel ou un terreau pour djihadistes", rappelle Scott Stewart, du cabinet de consultants de risques politiques Stratfor.

Outre les islamistes radicaux - la Grande-Bretagne est le deuxième pays contributeur de troupes de l'Isaf en Afghanistan et joue un rôle clé dans les bombardements alliés en Libye -, une attaque de groupuscules irlandais hostiles à l'appartenance de l'Ulster à la Couronne n'est pas totalement à exclure, et ce malgré les accords de paix du 10 avril 1998.

Enfin, le risque d'une action spectaculaire d'un individu isolé existe. Le centre de Scotland Yard chargé d'évaluer les menaces pesant sur les personnalités et émanant d'individus isolés (Ftac) aurait fait état d'une dizaine de suspects - hommes et femmes - invités à bien se tenir le jour du mariage.

Jean-Loup Fiévet pour le service français, édité par Gilles Trequesser