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Le kirghizistan demande l'aide militaire de moscou

Soldats kirghizes à Och, au Kirghizistan. Le gouvernement intérimaire kirghize a sollicité samedi l'aide militaire de la Russie pour rétablir l'ordre à dans la ville, théâtre de violences ethniques théâtre de violences ethniques qui ont fait au moins 63 m

Soldats kirghizes à Och, au Kirghizistan. Le gouvernement intérimaire kirghize a sollicité samedi l'aide militaire de la Russie pour rétablir l'ordre à dans la ville, théâtre de violences ethniques théâtre de violences ethniques qui ont fait au moins 63 m - -

par Hulkar Isamova

OCH (Reuters) - Le gouvernement intérimaire kirghize a sollicité samedi l'aide militaire de la Russie pour rétablir l'ordre à Och, théâtre de violences ethniques qui ont fait au moins 62 morts en deux jours, dans le sud du pays.

Ces heurts entre Kirghizes et Ouzbeks, qui ont débuté dans la nuit de jeudi à vendredi, ont également fait 790 blessés selon le ministère de la Santé et sont les plus graves depuis la destitution du président Kourmanbek Bakiev en avril.

"Nous avons besoin de l'intervention de forces armées étrangères pour calmer la situation", a déclaré à des journalistes la présidente par intérim, Roza Otounbaïeva.

"Nous avons demandé de l'aide à la Russie et j'ai déjà signé une lettre en ce sens destinée au président Dmitri Medvedev", a-t-elle indiqué.

Roza Otounbaïeva a discuté de la situation avec le Premier ministre russe Vladimir Poutine par téléphone samedi, a indiqué le service de presse du gouvernement russe sans donner plus de précisions.

La présidente par intérim a accusé les partisans du président déchu Kourmanbek Bakiev -un Kirghize, comme elle-, d'attiser les violences dans l'espoir d'empêcher le gouvernement intérimaire d'organiser le référendum sur l'adoption d'une nouvelle constitution prévu le 27 juin.

"Ces événements montrent que ces gens cherchent par tous les moyens à revenir en arrière", a-t-elle déclaré.

ÉTAT D'URGENCE ET COUVRE-FEU

Le gouvernement intérimaire a déclaré l'état d'urgence vendredi à Och, deuxième ville du pays et ancien fief de Bakiev, exilé en Biélorussie, ainsi que dans plusieurs districts ruraux alentour.

Des affrontements ethniques opposent des bandes rivales munies d'armes à feu, de barres métalliques et de cocktails Molotov. Des maisons et des commerces d'Ouzbeks ont été incendiés dans plusieurs quartiers de la ville.

Des troupes et des blindés ont été dépêchés sur place et un couvre-feu a été instauré, sans que ces mesures ne parviennent à rétablir le calme.

Un journaliste de Reuters présent sur place a rapporté que des fusillades se sont produites tout au long de la nuit dans le quartier ouzbek d'Och. L'approvisionnement de la ville en gaz a été suspendu et certains quartiers sont privés d'électricité.

"Des rues entières sont en flammes. La situation est très grave. Rien n'indique que cela va s'arrêter. Des maisons ont été incendiées", a déclaré Rakhmatillo Akhmedov, porte-parole du ministère de l'Intérieur.

"Tout est en feu: les maisons, les restaurants et les cafés ouzbeks. Il y a de la fumée partout dans la ville", a décrit par téléphone Dilmourad Ichanov, un employé ouzbek d'une organisation locale de défense des droits de l'homme.

"Nous n'avons pas besoin des autorités kirghizes. Nous avons besoin de la Russie. Nous avons besoin de troupes. Nous avons besoin d'aide", a-t-il ajouté.

Des Ouzbeks ont pris la fuite vers la frontière. Un témoin a indiqué que des femmes et des enfants ouzbeks avaient rejoint la ville de Marhamat, en Ouzbékistan, située à 60 km d'Och. Des camps auraient été installés pour accueillir les réfugiés n'ayant pas de famille en Ouzbékistan.

L'instabilité régnant dans la région préoccupe à la fois les Etats-Unis et la Russie qui disposent de bases aériennes au Kirghizistan.

Si les Ouzbeks ne représentent que 14,5% des 5,3 millions d'habitants du Kirghizistan, ils composent près de la moitié de la population vivant dans les régions du sud du pays.

Olga Dzyoubenko, Myriam Rivet pour le service français, édité par Pierre Sérisier