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Le grand-rabbin d'Ukraine condamne les bombardements qui ont touché le mémorial de victimes de la Shoah

Le mémorial de Babi Yar en 2019 au cours d'une journée commémorative.

Le mémorial de Babi Yar en 2019 au cours d'une journée commémorative. - Sergei Supinsky

Le mémorial du massacre nazi de Babyn Yar a été touché ce mardi par les bombardements russes à Kiev.

Moshe Reuven Azman, le grand rabbin d'Ukraine, a condamné mardi soir les frappes russes qui ont touché le mémorial du massacre nazi de Babyn Yar. Trois missiles en provenance des forces russes ont touché la zone, selon le représentant religieux.

"Des crimes de guerre ont lieu ici", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur sa page Facebook et rapportée par CNN. "L'armée russe, qui a combattu les fascistes en 1941, bombarde les civils de Kiev, Kharkiv et Odessa. Le mémorial de Babyn Yar a été bombardé à l'instant. Trois missiles se sont abattus sur ce lieux".

"C'est symbolique. Babyn Yar est un lieu où 200.000 personnes âgées, femmes et enfants innocents reposent", développe-t-il. Entre 1941 et 1943, les nazis ont abattu des dizaines de milliers de personnes à Babyn Yar, soit presque la totalité de la population juive de Kiev à l'époque, selon le site officiel du mémorial.

"Je reçois constamment des messages de personnes juives et non-juives, ukrainiennes et russes partout à Kiev me demandant de l'aide", rapporte le grand rabbin.

"Je n'ai pas peur de mourir"

"Ils ont besoin d'aide humanitaire. Tous les jours j'essaie d'aider. Les plus âgés expliquent ne pas disposer des médicaments dont ils ont besoin, les mères confient ne pas avoir de nourriture pour leurs enfants. Ils souffrent des bombardements". Le représentant religieux appelle à ne pas rester silencieux face à la violence que connaît la population ukrainienne depuis ces derniers jours.

"Je m'adresse à vous, chers Russes, chers juifs, à tous ceux qui ne sont pas indifférents: ceux qui ont silencieusement accepté ce qu'il se passe ou qui restent indifférents, sont complices dans ce crime de guerre, crime contre contre l'humanité", a-t-il ajouté.

"Je n'ai pas peur de mourir. Je n'aurais jamais imaginé, même dans mon pire cauchemar, que je pourrais mourir sous les bombardements russes", conclut le grand rabbin.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV