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Le Giec prône un effet "boule de neige" pour des énergies vertes

Les représentants de gouvernements sont réunis à Bonn du 6 au 17 juin dans le cadre des laborieuses négociations en cours sur le climat alors que les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont atteint un nouveau record en 2010. Le directeur du Groupe d'e

Les représentants de gouvernements sont réunis à Bonn du 6 au 17 juin dans le cadre des laborieuses négociations en cours sur le climat alors que les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont atteint un nouveau record en 2010. Le directeur du Groupe d'e - -

La communauté internationale est engagée dans une lutte contre le réchauffement climatique, mais les gouvernements doivent favoriser les énergies vertes pour provoquer un "effet boule de neige", estime le directeur du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).

Les représentants de gouvernements sont réunis à Bonn du 6 au 17 juin dans le cadre des laborieuses négociations en cours sur le climat alors que les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont atteint un nouveau record en 2010.

Pour Rajendra Pachauri, cette dégradation de la situation va entraîner un accroissement des coûts financiers pour ralentir le réchauffement de la planète.

"Nous ne sommes pas sur la bonne voie", a déclaré Pachauri joint au téléphone lors du séminaire Energie et Climat organisé par Reuters du 13 au 15 juin. "Nous en sommes très loin", a-t-il ajouté.

L'Agence internationale de l'énergie a annoncé le mois dernier que les émissions mondiales de dioxyde de carbone ont augmenté de 5,9% en 2010 alors que de nombreuses économies repartaient à la hausse après la récession.

Ce réchauffement va entraîner encore plus d'inondations, de sécheresses, de canicules et une augmentation du niveau des océans et des mers.

Pachauri estime toutefois que la situation pourrait inciter à un peu d'optimisme si les gouvernements mettaient en place des politiques pour promouvoir les énergies éolienne, solaire, géothermique et hydraulique.

UNE QUESTION DE POLITIQUES

Des politiques fortes pour promouvoir un abandon des énergies fossiles "pourraient se traduire par un mouvement relativement rapide dans la bonne direction. On pourrait s'attendre à ce que se produise un effet boule de neige".

"Les énergies renouvelables sont déjà viables dans de nombreuses applications", a dit Pachauri. "C'est essentiellement une question de politiques. Nous avons les moyens, nous avons les technologies".

Le GIEC a publié en mai un rapport affirmant que les énergies renouvelables pourraient fournir jusqu'à près de 80% de toutes les énergies en 2050 si des choix politiques sont faits. Dans le cas contraire, cette part ne serait que de 15%

Actuellement, la part de ces énergies est de 13% au niveau mondial où les combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz restent dominants.

Pachauri a insisté sur le fait que les investissement dans les énergies renouvelables sont quasiment sans risque et il s'est interrogé sur l'intérêt des compagnies pétrolières qui dépensent des millions de dollars en forages.

"Pourquoi ne faisons-nous pas la même chose avec les énergies renouvelables dont les bénéfices sont si importants ?" s'est-il demandé.

Environ 200 gouvernements s'étaient mis d'accord l'an passé au Mexique pour contenir la hausse de la température de la planète en-dessous de deux degrés Celsius.

L'accroissement des émissions de GES semble de nature à compromettre cet objectif. "On a l'impression que la tendance se situe dans la partie haute du scénario envisagé par le Giec dans un rapport de 2007", a-t-il noté. La partie haute désigne une fourchette comprise entre 3,2 et 6,1 degrés Celsius.

Dans ce rapport, le Giec estimait que les émissions ne devraient plus augmenter en 2015 pour avoir une chance d'atteindre l'objectif d'une hausse de deux degrés.

"J'ai le sentiment que les gouvernements n'ont pas compris", a estimé Pachauri. "Ils doivent se concentrer sur tout ce qui est possible de faire. Ils n'ont pas une vision d'ensemble".

Par Alister Doyle

Pierre Sérisier pour le service français

REUTERS