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Le G8 s'engage contre la fraude fiscale, peu d'actions concrètes

Au sommet du G8, à Enniskillen, les Etats-Unis se sont engagés mardi à oeuvrer en faveur d'un cadre juridique strict permettant de lutter contre le recours abusif aux sociétés écrans mais ils n'ont adopté pour l'instant aucune mesure concrète contre cette

Au sommet du G8, à Enniskillen, les Etats-Unis se sont engagés mardi à oeuvrer en faveur d'un cadre juridique strict permettant de lutter contre le recours abusif aux sociétés écrans mais ils n'ont adopté pour l'instant aucune mesure concrète contre cette - -

ENNISKILLEN, Irlande du Nord (Reuters) - Le groupe des huit pays les plus industrialisés s'est engagé mardi à renforcer la lutte contre le...

ENNISKILLEN, Irlande du Nord (Reuters) - Le groupe des huit pays les plus industrialisés s'est engagé mardi à renforcer la lutte contre le blanchiment d'argent et la fraude fiscale mais n'a annoncé que peu de mesures concrètes en ce sens.

A l'issue d'un sommet de deux jours à Enniskillen, en Irlande du Nord, les dirigeants du G8 se sont mis d'accord sur une liste d'objectifs, notamment sur une plus grande transparence concernant les sociétés-écrans et sur le renforcement des échanges d'informations entre les services fiscaux des différents pays.

Les Huit demandent aussi que les entreprises acceptent de fournir au fisc plus d'informations sur leurs bénéfices.

Le communiqué final ne contient aucun engagement ferme en vue de créer des registres des véritables propriétaires de certaines entreprises, ce que voulait pourtant la Grande-Bretagne, hôte de ce sommet.

Les Etats-Unis se sont engagés à lutter contre le recours frauduleux aux sociétés-écrans mais n'ont toujours pas pris de mesures concrètes à ce sujet. Dans certains Etats comme le Delaware, le problème est patent et a été soulevé par des défenseurs de la transparence financière.

La Maison blanche a souligné qu'elle poursuivrait ses efforts en vue de mettre en place la législation la plus complète possible pour identifier les véritables propriétaires des sociétés-écrans.

Gavin Hayman, responsable du groupe anti-corruption Global Witness, n'a pas caché son scepticisme. "Les Etats-Unis ont déjà promis ce genre de choses par le passé et on n'a pas vu grand-chose de concret", a-t-il dit.

Des géants mondiaux comme Starbucks, Apple ou Amazon ont été critiqués ces derniers mois pour avoir, sans forcément enfreindre la loi, réduit considérablement les impôts qu'ils paient en Europe ou aux Etats-Unis, ce qui avait conduit le Premier ministre britannique David Cameron à inscrire ce sujet à l'ordre du jour du sommet.

Le dossier sera également évoqué lors du sommet du G20 début septembre à Moscou et l'OCDE aura entre-temps présenté ses propositions en la matière.

La proposition d'une "assiette commune consolidée pour l'impôt sur les sociétés" (ACCIS) reste ainsi à l'état de projet car plusieurs pays, dont l'Irlande, y voient le prélude à un taux unique d'imposition des bénéfices dans l'Union.

Le commissaire européen Michel Barnier, chargé du marché intérieur et des services financiers, est favorable à l'instauration d'une obligation de déclaration des activités des entreprises pays par pays, déjà en vigueur pour les banques, une proposition défendue par une partie des députés européens et soutenue entre autres par les travaillistes en Grande-Bretagne.

William Schomberg et Jeff Mason, avec Roberta Rampton; Marc Angrand et Guy Kerivel pour le service français