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Le Congo coupé du monde pour la présidentielle de dimanche

Des partisans du président congolais Denis Sassou Nguesso lors d'un de ses meetings, le 18 mars 2016 à Brazzaville

Des partisans du président congolais Denis Sassou Nguesso lors d'un de ses meetings, le 18 mars 2016 à Brazzaville - EDUARDO SOTERAS, AFP

Les autorités de Brazzaville ont annoncé samedi avoir imposé un black-out total sur les communications de 48 heures pour la présidentielle de dimanche à laquelle le président Denis Sassou Nguesso brigue un nouveau mandat après plus de 32 années passées à la tête du pays.

"Toutes les communications" seront coupées dimanche et lundi, sur ordre des autorités pour éviter la "publication illégale" de résultats, a indiqué une source gouvernementale.

"Pour des raisons de sécurité et de sûreté nationales, veuillez bloquer toutes les communications, SMS y compris, pour les journées du 20 et 21 mars 2016", peut-on lire dans une lettre adressée par le ministre de l'Intérieur Raymond Mboulou aux opérateurs de télécommunications. Cette décision gouvernementale n'entraîne "aucune entrave au vote" et "n'entrave en rien l'accès de l'opposition aux résultats", mais l'Etat cherche "à se prémunir contre la publication illégale de résultats", a-t-on assuré de source gouvernementale.

Disant craindre des fraudes et n'avoir aucune confiance dans la Commission nationale électorale indépendante (CNEI, officielle), cinq candidats d'opposition à la présidentielle ont créé une "commission technique" parallèle chargée de réunir les résultats à la sortie des bureaux de vote.

Le candidat indépendant à l'élection présientielle au Congo du 20 mars, Jean-Marie Michel Mokoko, à son dernier meeting de campagne à Brazzaville le 18 mars 2016
Le candidat indépendant à l'élection présientielle au Congo du 20 mars, Jean-Marie Michel Mokoko, à son dernier meeting de campagne à Brazzaville le 18 mars 2016 © MARCO LONGARI, AFP

L'opposition, qui compte avoir des observateurs dans chaque bureau du pays, voulait y photographier à l'aide de téléphones portables les procès verbaux afin de compiler ses propres résultats et de pourvoir les comparer à ceux publiés au niveau national par la CNEI.

Au total, neuf candidats sont en lice pour la présidentielle.

Des partisans du président congolais Denis Sassou Nguesso lors d'un de ses meetings, le 18 mars 2016 à Brazzaville
Des partisans du président congolais Denis Sassou Nguesso lors d'un de ses meetings, le 18 mars 2016 à Brazzaville © EDUARDO SOTERAS, AFP

A la tête du Congo de 1979 à 1992 sous le régime du parti unique, Denis Sassou Nguesso est revenu aux affaires à la faveur de la guerre civile de 1997 avant d'être élu en 2002 et réélu en 2009 lors d'élections contestées par l'opposition. Sa candidature a été rendue possible par un changement de Constitution qualifié de "coup d'Etat constitutionnel" par ses détracteurs.

Alors que Denis Sassou assure à ses partisans qu'il sera élu dès le premier tour, les cinq candidats de l'opposition appellent le peuple congolais "à exercer sa souveraineté" en cas de tricherie, ce que le gouvernement qualifie d'appel à l'insurrection.

la rédaction avec AFP