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Le choléra risque de "s'implanter" en Haïti

Malades du choléra à l'hôpital de Saint-Marc, au nord de la capitale haïtienne Port-au-Prince. L'épidémie de choléra semble moins meurtrière jour après jour en Haïti mais la maladie risque désormais de s'implanter durablement dans le pays. /Photo prise le

Malades du choléra à l'hôpital de Saint-Marc, au nord de la capitale haïtienne Port-au-Prince. L'épidémie de choléra semble moins meurtrière jour après jour en Haïti mais la maladie risque désormais de s'implanter durablement dans le pays. /Photo prise le - -

par Joseph Guyler Delva PORT-AU-PRINCE (Reuters) - L'épidémie de choléra semble moins meurtrière jour après jour en Haïti mais la maladie risque...

par Joseph Guyler Delva

PORT-AU-PRINCE (Reuters) - L'épidémie de choléra semble moins meurtrière jour après jour en Haïti mais la maladie risque désormais de s'implanter durablement dans le pays.

En une semaine, le choléra a fait 295 morts et contaminé 3.612 personnes, selon la nouvelle estimation fournie mardi par les autorités sanitaires.

Les équipes médicales internationales coordonnées par les Nations unies s'emploient à empêcher la maladie d'arriver jusqu'à Port-au-Prince, la capitale, où 1,3 million de rescapés du séisme du 12 janvier vivent dans des camps de toiles insalubres.

Sur les cinq cas de choléra signalés dans la capitale, un seul a été confirmé, a souligné Roc Magloire, directeur des services épidémiologistes au sein du ministère haïtien de la Santé.

Même si le nombre de morts recensés quotidiennement a nettement baissé, l'Onu, le gouvernement et les organisations humanitaires internationales s'attendent à une propagation de la maladie, qui s'est développée dans les régions de l'Artibonite et de Plateau central au nord de la capitale.

"La prochaine étape pour nous comme pour vous, c'est de savoir quand, géographiquement, de nouvelles poches de l'épidémie (...) se formeront, à Port-au-Prince ou ailleurs", a déclaré à Reuters le docteur Michel Thieren, représentant de l'Organisation panaméricaine de la Santé (PAHO) en Haïti.

LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE EN ALERTE

Des cas suspects ont été signalés dans les provinces du Nord et du Sud mais ils n'ont pas encore été confirmés en laboratoire.

Réapparu en Haïti pour la première en un siècle, le choléra risque désormais de devenir endémique dans ce pays pauvre, aux côtés d'autres maladies comme le paludisme, la tuberculose ou le sida, a ajouté Michel Thieren.

"Nous devons nous attendre normalement à une implantation du choléra au niveau national au cours des prochains mois", a-t-il dit.

Le choléra provoque des diarrhées et une forte déshydratation et il peut tuer en quelques heures. Il peut toutefois être combattu facilement avec des sels de réhydratation ou des mélanges d'eau, de sucre et de sel.

Pour l'Onu, une épidémie nationale avec des dizaines de milliers de cas demeure "une réelle possibilité".

D'après la PAHO, antenne régionale de l'Organisation mondiale de la Santé, il existe un "risque élevé" que le choléra traverse la frontière vers la République dominicaine, qui partage l'île d'Hispaniola avec Haïti.

La frontière n'a pas été officiellement fermée mais les autorités dominicaines ont annulé lundi le marché qui se tient habituellement à Dajabon, une ville frontalière dans le nord de l'île. Elles ont aussi empêché des centaines d'Haïtiens de traverser la frontière pour venir y participer.

Bertrand Boucey pour le service français