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Le chef des droits de l'Homme à l'ONU s'inquiète du recul des droits des femmes

Le nouveau Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, au Palais Wilson à Genève, le 2 novembre 2022.

Le nouveau Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, au Palais Wilson à Genève, le 2 novembre 2022. - Elodie LE MAOU / AFP

Iran, Afghanistan, États-Unis... Selon Volker Türk, le problème est largement répandu et les droits des femmes sont restreints "à la fois dans le nord et le sud".

Volker Türk, le nouveau plus haut responsable des droits de l'Homme à l'ONU, s'est montré très inquiet ce mercredi face à un "recul" croissant des droits des femmes dans le monde. 

Lors de sa première conférence de presse depuis qu'il a pris son poste il y a deux semaines, Volker Türk a dénoncé la montée des attitudes misogynes et les efforts pour renverser les droits des femmes et des filles dans de nombreux pays. 

Il y a eu "un véritable recul, c'est très inquiétant et cela affecte les femmes et les filles dans de nombreuses régions du monde d'une manière sans précédent", a-t-il déclaré aux journalistes.

Les droits des femmes restreints "à la fois dans le nord et le sud"

Volker Türk n'a pas cité de pays en particulier mais ses propos interviennent alors que l'Iran continue d'être secoué par plus de six semaines de manifestations contre le régime et pour les droits des femmes

Les manifestations de femmes - de bien moindre ampleur - se poursuivent également en Afghanistan, où les talibans ont imposé de sévères restrictions aux femmes afghanes depuis leur retour au pouvoir.

Mais le Haut-Commissaire a aussi insisté sur le fait que le problème était largement répandu, et que les droits des femmes sont restreints "à la fois dans le nord et le sud". Aux Etats-Unis, l'abolition de la protection fédérale du droit à l'avortement a provoqué une onde de choc dans le pays et dans le monde. 

"Mentalité d'homme fort", "montée de la misogynie" et "tendance autocratiques"

Volker Türk, qui a passé la majeure partie de sa carrière au sein des Nations unies, s'est alarmé d'une "mentalité d'homme fort" et de "tendances autocratiques" croissantes dans un certain nombre de pays avec des impacts particuliers pour les femmes et les filles.

Dénonçant "la montée de la misogynie et des attitudes misogynes", il a insisté sur le fait que ce n'était pas quelque chose dont on devrait avoir "à s'occuper au 21e siècle". 

Le Haut-Commissaire s'est aussi inquiété des divisions géopolitiques plus profondes à un moment où le monde aurait au contraire besoin d'agir de concert.

"Je prends mes fonctions dans un monde où nous voyons beaucoup de tensions géopolitiques, où nous voyons beaucoup de fragmentation au sein du système international", a-t-il déclaré, s'inquiétant d'une polarisation qui pourrait conduire à la paralysie.

S.R. avec AFP