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Le blocus israélien de gaza légèrement assoupli pour les vivres

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par Nidal al Moughrabi

GAZA (Reuters) - A quelques heures d'un entretien à la Maison blanche entre Barack Obama et le président palestinien Mahmoud Abbas, Israël a assuré avoir décidé d'assouplir son blocus de la bande de Gaza pour y laisser entrer plus de produits alimentaires et de boissons de base.

Cette décision n'a rien à voir avec le tollé international suscité par l'abordage le 31 mai par la marine israélienne d'une flottille d'aide à Gaza qui a fait neuf morts parmi des militants turcs pro-palestiniens, affirme-t-on de source autorisée israélienne.

De source palestinienne en Cisjordanie, on croit savoir que, à partir de la semaine prochaine, Israël autorisera l'entrée à Gaza d'une gamme élargie de produits alimentaires, dont des chips, des biscuits, de l'houmous et des jus de fruit.

"Ils vont envoyer des hors d'oeuvre. Nous attendons encore le plat principal", a ironisé le ministre palestinien de l'Economie, Hassan Abou Libdeh. "Nous attendons que ce siège injuste soit levé."

L'entretien entre Obama et Abbas doit notamment porter sur la levée du blocus, qu'Israël justifie par la nécessité d'empêcher les livraisons d'armes au Hamas, qui a confisqué au Fatah du président palestinien le contrôle de Gaza en juin 2007.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté Israël à lever ce siège et le président américain l'a lui-même jugé la semaine dernière "intenable".

LE CIMENT TOUJOURS SOUS EMBARGO

Raëd Fattouh, responsable du comité de l'Autorité palestinienne qui coordonne l'entrée des marchandises à Gaza à partir d'Israël, a déclaré ne pas savoir si le Hamas laisserait entrer la nourriture et les boissons de fabrication israélienne.

Un marchand palestinien basé à Gaza a déclaré à Reuters sous le sceau de l'anonymat que le Hamas avait demandé le boycottage de la plupart des produits fabriqués en Israël, une grande partie des vivres parvenant au territoire via les tunnels creusés sous la frontière égyptienne.

Un responsable israélien a déclaré pour sa part que l'Etat juif avait accru ces six derniers mois le volume et la gamme des produits autorisés à entrer à Gaza et que "cette politique se poursuit".

Selon les autorités israéliennes, 12.413 tonnes d'aide humanitaire ont été acheminées la semaine dernière à Gaza, via Israël, dont 994.000 litres de fioul pour la centrale électrique du territoire.

De source proche de la sécurité, on précise qu'Israël entend lever toutes les restrictions portant sur les produits alimentaires dans les semaines à venir. "Cela n'a rien à voir avec l'affaire de la flottille", a-t-on martelé.

Le Hamas a minimisé la portée de l'initiative israélienne, en assurant que Gaza possédait assez de manufactures pour répondre aux besoins de la population en chips et boissons gazeuse.

"Ce que nous voulons, c'est une levée véritable du blocus, l'importation de matières premières pour l'industrie et de matériaux de construction pour rebâtir Gaza", a déclaré Ziyad al Zaza, ministre de l'Economie du Hamas.

L'Etat juif continue en effet d'interdire les livraisons de ciment, craignant que celui-ci soit détourné par le Hamas à des fins militaires au lieu d'être utilisé à la reconstruction des habitations et infrastructures détruites lors de l'offensive de Tsahal, en décembre 2008 et janvier 2009.

Avec Jeffrey Heller à Jérusalem et Mohamed Assadi à Ramallah, Marc Delteil, pour le service français, édité par Pascal Liétout