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Laurent Gbagbo irait jusqu'au bout et devrait s'exprimer à la TV

Selon un conseiller de Laurent Gbagbo, le président ivoirien sortant entend se battre jusqu'au bout mais s'exprimera prochainement à la radio et à la télévision dans le sens d'un dialogue. /Photo prise le 25 janvier 2011/REUTERS/Luc Gnago

Selon un conseiller de Laurent Gbagbo, le président ivoirien sortant entend se battre jusqu'au bout mais s'exprimera prochainement à la radio et à la télévision dans le sens d'un dialogue. /Photo prise le 25 janvier 2011/REUTERS/Luc Gnago - -

PARIS (Reuters) - Laurent Gbagbo entend se battre jusqu'au bout mais s'exprimera prochainement à la radio et à la télévision dans le sens d'un dialogue, a déclaré vendredi un conseiller du président ivoirien sortant.

PARIS (Reuters) - Laurent Gbagbo entend se battre jusqu'au bout mais s'exprimera prochainement à la radio et à la télévision dans le sens d'un dialogue, a déclaré vendredi un conseiller du président ivoirien sortant.

Laurent Gbagbo, qui a passé la nuit dans sa résidence à Abidjan, se trouvait vendredi en milieu d'après-midi "dans un endroit sécurisé en Côte d'Ivoire", a dit Toussaint Alain à Reuters Télévision à Paris.

"Il n'est pas en fuite, il est dans un endroit sécurisé d'où il conduit les opérations. Il n'a pas l'intention de démissionner, il ne cèdera pas le pouvoir. Pour ses idées, il ira jusqu'au bout", a-t-il ajouté.

Néanmoins, Laurent Gbagbo "est disposé au dialogue" et demande à son rival Alassane Ouattara, dont l'élection est reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale, "d'accepter la main tendue", a précisé le conseiller.

"Il s'exprimera prochainement, demain ou après-demain, dans une adresse radio-télévisée", a-t-il ajouté.

Selon Toussaint Alain, les pro-Gbagbo ont repris au petit matin le siège de la radiotélévision ivoirienne (RTI), contrairement à ce qu'affirme le camp Ouattara, et les émissions "vont redémarrer bientôt."

Ali Coulibaly, l'ambassadeur de Côte d'Ivoire en France nommé par Alassane Ouattara, a déploré de son côté l'entêtement de Laurent Gbagbo. "On a un peu le sentiment que Laurent Gbagbo veut mourir en héros, la cause est totalement indéfendable, ça n'en vaut pas la peine", a-t-il dit sur i>Télé.

"PROFESSIONALISME ÉTONNANT"

Toussaint Alain a répondu que Laurent Gbagbo n'entendait pas céder "à un coup d'Etat post-électoral de Alassane Ouattara, qui est soutenu par une coalition internationale".

Au terme d'une rapide offensive vers le Sud, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) fidèles à Alassane Ouattara sont arrivées jeudi à Abidjan avec l'intention d'évincer Laurent Gbagbo.

Elles ont accentué vendredi leur offensive dans Abidjan, attaquant la résidence de Laurent Gbagbo et le palais présidentiel.

Selon Toussaint Alain, les FRCI sont renforcées par une "coalition armée" comprenant des soldats du Nigeria, du Burkina Faso, du Sierra Leone et du Sénégal.

Il affirme que les "forces onusiennes et françaises" transportent les troupes de Ouattara "d'une ville à une autre." "On ne fait pas cent kilomètres en une journée. On les héliporte", dit-il.

Depuis le scrutin présidentiel du 28 novembre, le chef de l'Etat sortant refuse de céder le pouvoir à son rival, reconnu vainqueur de l'élection par les Nations unies.

Dans Le Figaro, Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique et ancien directeur de la lettre du Continent, souligne que l'attaque lancée lundi par les forces pro-Ouattara, après plusieurs semaines de discrets préparatifs, "témoigne d'un professionnalisme étonnant."

"Avant que le top départ ne soit lancé, certains pays de la région, comme le Burkina Faso ou le Nigeria, ont probablement contribué à armer et à entraîner les ex-rebelles, qui sont équipés de neuf. Il est également vraisemblable que des conseillers militaires français et américains aient participé à la conception de cette opération, laquelle répond à l'évidence à un ordre de marche très précis", explique-t-il.

Gérard Bon, avec John Irish et Pauline Mével, édité par Patrick Vignal et Gilles Trequesser