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La Syrie poursuit sa répression malgré les sanctions américaines

Déploiement de soldats syriens à Arida, en Syrie, vus depuis le village libanais de Boqaya, près de la frontière. Les forces syriennes appuyées par des chars ont poursuivi jeudi leur répression du mouvement de contestation du régime, notamment près de la

Déploiement de soldats syriens à Arida, en Syrie, vus depuis le village libanais de Boqaya, près de la frontière. Les forces syriennes appuyées par des chars ont poursuivi jeudi leur répression du mouvement de contestation du régime, notamment près de la - -

par Ezzat Baltaji BOQAYA, Liban (Reuters) - Les forces syriennes appuyées par des chars ont poursuivi jeudi leur répression du mouvement de...

par Ezzat Baltaji

BOQAYA, Liban (Reuters) - Les forces syriennes appuyées par des chars ont poursuivi jeudi leur répression du mouvement de contestation du régime, notamment près de la frontière avec le Liban, au mépris des sanctions américaines visant personnellement Bachar al Assad.

La Syrie a dénoncé jeudi les sanctions prises la veille par les Etats-Unis contre plusieurs responsables du régime, dont le chef de l'Etat.

"Les sanctions n'affectent pas et n'affecteront pas la volonté indépendante de la Syrie", a rapporté la télévision d'Etat, selon laquelle la décision américaine est dirigée contre le peuple syrien au service des intérêts d'Israël.

Depuis fin avril, le régime syrien a déployé ses forces de sécurité, appuyées par des chars, dans plusieurs foyers de contestation à travers le pays afin de tenter de mettre au pas les manifestants en procédant à des arrestations massives.

Du village libanais de Boqaya, on pouvait voir jeudi des blindés et des hommes armés se déployer à Arida, en Syrie, et entrer dans les maisons. Des militaires libanais ont aussi pris position de leur côté de la frontière.

Auparavant, des fusillades sporadiques et des explosions d'obus de mortier ont résonné en provenance de ce village syrien.

Arida est proche de la ville de Tel Kelakh, où l'intervention des forces syriennes depuis samedi a coûté la vie à 27 civils, selon un militant des droits de l'homme.

La plupart des journalistes étrangers ont été expulsés de Syrie et il est difficile de vérifier les affirmations des deux camps sur place, qu'elles proviennent du régime de la famille Assad, en place depuis 1970, ou des opposants le contestant ouvertement depuis mi-mars.

ALTERNATIVE

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont adopté des sanctions contre plusieurs personnalités du régime et le président américain Barack Obama les a étendues mercredi au chef de l'Etat en personne, Bachar al Assad, parvenu au pouvoir en 2000 après le décès de son père.

Un responsable américain s'exprimant sous le sceau de l'anonymat a souligné que ces nouvelles sanctions visaient à contraindre Bachar al Assad à mettre en oeuvre les réformes politiques promises.

"Le président Assad est confronté à une alternative claire: soit il conduit la transition vers la démocratie, soit il se retire", a dit ce responsable à des journalistes.

Pour Haïssam al Maleh, personnalité éminente de l'opposition syrienne, la décision américaine signifie que "les membres du régime sont désormais assiégés".

"La moindre initiative de la communauté internationale est susceptible d'aider le peuple syrien à poursuivre son soulèvement", a-t-il dit à Reuters.

Outre Assad, les sanctions américaines visent le vice-président, le Premier ministre, les ministres de l'Intérieur et de la Défense, le patron du renseignement militaire et le directeur de la sûreté de l'Etat.

Un diplomate européen a déclaré que l'UE élargirait probablement ses sanctions la semaine prochaine pour inclure à son tour Bachar al Assad.

Les autorités syriennes imputent les violences à des groupes armés soutenus par des islamistes et des puissances étrangères.

Le journal Al Watan, proche du pouvoir, juge "évident que ce qui se passe en Syrie s'intègre dans un projet américain visant à affaiblir la Syrie et à rompre son alliance avec la résistance", une allusion au Hamas palestinien et au Hezbollah libanais.

Avec Nazih Siddiq à Wadi Khaled au Liban; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse