BFMTV
International

La Syrie au programme d'un sommet entre la Russie et l'UE

Le président russe Vladimir Poutine accueille ce dimanche et lundi des dirigeants européens pour discuter de la situation syrienne et d'un renforcement des liens économiques entre la Russie et l'Union Européenne. La majorité des observateurs juge cependan

Le président russe Vladimir Poutine accueille ce dimanche et lundi des dirigeants européens pour discuter de la situation syrienne et d'un renforcement des liens économiques entre la Russie et l'Union Européenne. La majorité des observateurs juge cependan - -

par Denis Dyomkin SAINT PETERSBOURG (Reuters) - Le président russe Vladimir Poutine accueille ce dimanche et lundi des dirigeants européens pour...

par Denis Dyomkin

SAINT PETERSBOURG (Reuters) - Le président russe Vladimir Poutine accueille ce dimanche et lundi des dirigeants européens pour discuter de la situation syrienne et d'un renforcement des liens économiques entre la Russie et l'Union Européenne, mais la majorité des observateurs jugent peu probable que le sommet soit le cadre d'avancées importantes.

Vladimir Poutine a choisi une résidence luxueuse dans les environs de sa ville natale de Saint-Pétersbourg pour accueillir Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne et Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne.

Un dîner dimanche soir et des discussions lundi marqueront le premier sommet entre la Russie et l'UE depuis le retour de Vladimir Poutine à la présidence russe, le 7 mai.

La crise syrienne, au cours de laquelle Moscou a régulièrement bloqué les efforts occidentaux pour que la communauté internationale condamne le régime de Bachar al Assad, risque cependant d'envenimer les discussions.

La Russie et l'UE ont chacune manifesté leur espoir que le plan de paix de Kofi Annan, soutenu par l'Onu, mette fin à 15 mois de violences meurtrières dont les puissances occidentales rendent responsable le régime de Bachar al Assad.

L'UE, qui souhaite le départ du président syrien, souhaite que la Russie, le principal allié de la Syrie avec la Chine, pousse Damas à arrêter ses attaques contre les rebelles et à retirer l'armement accumulé à l'intérieur des villes.

"Nous devons nous assurer que la Russie mette à profit toute son influence pour convaincre le régime de mettre en place (le plan)", selon un responsable européen. "Il est certain que le camp russe n'a pas beaucoup aidé à trouver des solutions pour permettre une issue politique."

Moscou, qui compte d'importantes installations militaires dans le port syrien de Tartous, a manifesté sa fermeté sur le sujet au cours des derniers jours. La Russie refuse notamment que le départ de Bachar al Assad soit un prérequis pour des négociations politiques en Syrie.

Vendredi, à l'issue d'une rencontre avec le président français François Hollande, Vladimir Poutine a répété son opposition à des sanctions contre la Syrie et à une intervention militaire.

Le ministre russe des Affaires Etrangères, Sergueï Lavrov, a lui-même affirmé "ne pas croire" à un rapprochement entre Moscou et l'UE sur le sujet.

PROFONDE INTERDÉPENDANCE

Pour les diplomates européens, la question syrienne ne doit cependant pas éclipser les discussions économiques au programme du sommet.

"Il s'agit de vérifier si nous avons la même vision - où nous voulons que notre partenariat stratégique nous mène", selon un responsable européen.

La Russie et l'UE, son principal partenaire commercial, sont profondément dépendantes l'une de l'autre sur le plan économique. L'Europe bénéficie des exportations énergétiques russes, tandis que la Russie importe une large gamme de produits européens, des voitures allemandes à l'huile d'olive italienne en passant par les meubles suédois de la marque Ikea.

Plusieurs désaccords, sur le plan de l'accès au marché russe, des approvisionnements en énergie, ou des droits de l'homme, ont cependant ralenti des discussions en cours depuis quatre ans pour installer un nouveau pacte économique.

"Vingt ans après la chute de l'Union soviétique, il n'y pas de stratégie commune", selon le politologue allemand Alexander Rahr.

L'UE a mis en place des régulations destinées à empêcher le géant énergétique russe Gazprom de contrôler les gazoducs de transit, ce que Moscou a condamné, les dernières critiques en date étant venues jeudi de l'envoyé russe en Europe, Vladimir Chizhov.

Les Européens souhaitent de leur côté que la Russie, qui doit rejoindre l'Organisation mondiale du commerce (OMC) cette année, réfrène la corruption et renforce l'Etat de droit, pour faciliter les investissements des entreprises occidentales sur le marché russe.

Depuis son retour à la présidence, Vladimir Poutine a cependant mis l'accent sur la coopération économique russe avec les anciennes républiques soviétiques, plutôt qu'avec l'UE. Sa première visite officielle s'est déroulée en Biélorussie, dont le régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko est sous le coup de sanctions européennes.

Julien Dury pour le service français