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La Syrie abat un avion de combat turc en Méditerranée

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a pour l'instant adopté un ton relativement mesuré après la destruction en vol par la Syrie vendredi d'un avion de combat turc en Méditerranée. La Turquie a pour l'instant annoncé qu'elle réagirait avec déterm

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a pour l'instant adopté un ton relativement mesuré après la destruction en vol par la Syrie vendredi d'un avion de combat turc en Méditerranée. La Turquie a pour l'instant annoncé qu'elle réagirait avec déterm - -

par Jonathon Burch et Oliver Holmes ANKARA/BEYROUTH (Reuters) - La Syrie a abattu vendredi un avion de combat turc en Méditerranée et la Turquie a...

par Jonathon Burch et Oliver Holmes

ANKARA/BEYROUTH (Reuters) - La Syrie a abattu vendredi un avion de combat turc en Méditerranée et la Turquie a annoncé qu'elle réagirait avec détermination à cet incident, sans préciser la nature de ses éventuelles initiatives.

Les autorités syriennes affirment que l'appareil volait à basse altitude au-dessus des eaux territoriales de la Syrie lorsqu'il a été abattu.

Cet épisode pourrait ajouter une dimension militaire internationale à la crise en Syrie, où le régime de Bachar al Assad tente depuis mars 2011 de réprimer un mouvement de contestation prenant des allures de guerre civile.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a pour l'instant adopté un ton relativement mesuré, les forces turques et syriennes collaborant pour tenter de retrouver les deux membres d'équipage portés disparus.

"A la suite d'informations obtenues après évaluation de nos services compétents et à partir des opérations communes de recherche et de sauvetage entreprises avec le concours de la Syrie, nous comprenons que notre aéronef a été abattu par la Syrie", ont déclaré les services d'Erdogan dans un communiqué.

"La Turquie arrêtera sa position définitive une fois que la lumière aura été complètement faite sur cet incident et elle prendra de manière déterminée les mesures nécessaires", ajoute ce communiqué diffusé après une réunion de deux heures autour du chef du gouvernement, à laquelle participaient les ministres de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères, le chef des services de renseignement, le chef d'état-major et le commandant des forces aériennes.

Recep Tayyip Erdogan n'a pas évoqué d'éventuelles excuses de la part de la Syrie, mentionnées auparavant par les médias turcs.

INIMITIÉ PERSONNELLE

Autrefois proche du régime syrien, la Turquie, membre de l'Otan, en est devenue l'un des principaux détracteurs en raison de la crise en cours. Elle accepte que son territoire serve de base de repli aux rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) et elle laisse le Conseil national syrien (CNS), principale structure de l'opposition à Bachar al Assad, se réunir à Istanbul.

Recep Tayyip Erdogan nourrit en outre une inimité personnelle avec Bachar al Assad. Il n'a pas précisé la nature des initiatives que son gouvernement pourrait prendre après cet incident.

Dans un communiqué, l'armée syrienne affirme que l'appareil turc volait à basse altitude, à un kilomètre seulement de la côte de la Syrie, lorsqu'il a été touché par la défense anti-aérienne. L'avion, un F-4, a chuté dans les eaux syriennes à une dizaine de kilomètres à l'ouest du village d'Oum al Touyour, selon elle.

"Les marines des deux pays sont entrées en contact. Des vedettes syriennes participent aux côtés de la marine turque aux opérations de recherche des pilotes disparus", dit l'armée syrienne.

Interrogés par la télévision publique turque, des habitants de la côte méditerranéenne proche de la Syrie ont dit avoir vu dans la matinée deux avions de chasse passer à basse altitude en direction de la Syrie mais qu'un seul est revenu.

On ignore les raisons qui ont amené l'armée syrienne à tirer sur cet avion de chasse, qui, après avoir décollé de la base de Malatya, volait près d'un couloir aérien reliant la Turquie à la partie nord de Chypre, où sont déployées des forces turques.

"En abattant l'avion turc, l'armée syrienne a peut-être effectué un pari calculé, qui pourrait regonfler le moral des partisans d'Assad après la vague de désertions à laquelle nous avons assisté au sein de l'armée", a déclaré Yasser Saadeldine, un commentateur politique proche de l'opposition.

"Des représailles turques nourriraient le fantasme qu'il (Assad) colporte selon lequel le soulèvement est dû à un complot étranger."

Bertrand Boucey pour le service français