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La situation est rassurante à Homs, dit le chef des observateurs

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par Erika Solomon et Mariam Karouny BEYROUTH (Reuters) - La situation à Homs, bastion de la contestation en Syrie, est "rassurante jusqu'à...

par Erika Solomon et Mariam Karouny

BEYROUTH (Reuters) - La situation à Homs, bastion de la contestation en Syrie, est "rassurante jusqu'à présent", a déclaré mercredi le chef des observateurs de la Ligue arabe, qui visiteront d'autres villes jeudi.

Les observateurs ont passé la journée de mardi dans cette ville du centre du pays, où une manifestation aurait réuni au moins 70.000 personnes.

Ils souhaitent se rendre jeudi à Hama, Idlib et Deraa, autres foyers de la contestation, a annoncé leur chef Moustafa Dabi à Reuters.

"La situation (à Homs) semble rassurante jusqu'à présent", a dit le général soudanais.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, les forces de sécurité ont tué 34 personnes lundi à Homs et six autres mardi.

"Il y avait quelques endroits où la situation n'était pas très bonne. Mais il n'y avait rien d'effrayant, au moins lorsque nous étions là. Tout était calme et il n'y a pas eu d'affrontements", a dit Dabi.

"Nous n'avons pas vu de chars mais nous avons bien vu quelque véhicules blindés (...) Mais rappelez-vous qu'il s'agissait juste de notre premier jour et qu'il faudra enquêter davantage. Nous avons 20 personnes qui resteront longtemps sur place", a conclu le chef de la mission.

Les observateurs, qui seront à terme 150, souhaitent déterminer si le président Bachar al Assad tient sa promesse de mettre en oeuvre le plan de paix de la Ligue arabe, qui l'engage à cesser la répression après neuf mois de manifestations.

Les opposants craignent que les observateurs ne soient utilisés pour redonner un semblant de respectabilité à un régime qui aura à coeur de masquer l'ampleur des violences.

"ON PARLAIT DANS LE VIDE"

Des habitants du quartier de Baba Amr, particulièrement touché par les bombardements, reprochent aux observateurs de ne pas avoir été attentifs à leurs doléances.

"J'ai l'impression qu'ils ne reconnaissent pas vraiment ce qu'ils ont vu", dit Omar, un habitant de Baba Amr.

"Peut-être avaient-ils ordre de ne montrer aucune sympathie (envers les manifestants). Mais ils ne semblaient pas enthousiastes quand les gens racontaient ce qui leur était arrivé", ajoute cet activiste.

"On avait l'impression de parler dans le vide. On plaçait nos espoirs dans la Ligue arabe. Mais ces observateurs n'ont pas l'air de comprendre comment fonctionne le régime, ils ne semblent pas s'intéresser à la souffrance et à la mort auxquelles les gens sont confrontés."

Un habitant de Homs constate que "le seul point positif de leur visite, c'est que nous avons pu faire venir des vivres dans le quartier et dans d'autres zones".

Rami Abdelrahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, a confirmé la déception des habitants de Baba Amr mais jugé que la mission devait se poursuivre.

"Ils doivent leur laisser une chance avant d'émettre des jugements, pas trop longtemps mais suffisamment pour faire une enquête. On ne peut pas les juger sur la base du premier jour", a-t-il dit.

Mohamed Saleh, un autre activiste de Homs, a dit mardi que les habitants n'avaient pas réussi à convaincre les observateurs de visiter les rues les plus touchées par les bombardements.

Dans une vidéo diffusée sur YouTube, montrant une discussion entre des observateurs et des manifestants, certains réclament une protection internationale. On entend alors des tirs dans le secteur où est censé avoir été tourné la vidéo, à Baba Amr.

Erika Solomon, Clément Guillou pour le service français