La reddition de Laurent Gbagbo adviendrait sous peu, selon Paris

PARIS (Reuters) - La reddition du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo pourrait intervenir sous peu, a déclaré mardi le gouvernement français.

A Abidjan, un porte-parole de Laurent Gbagbo a confirmé que des négociations étaient en cours pour arrêter les modalités de son départ du pouvoir.

Selon le Premier ministre français, François Fillon, deux généraux proches du dirigeant sont chargés des tractations.

"Au moment même où nous sommes en train de parler, deux généraux proches de l'ancien président Gbagbo sont en train de négocier les conditions d'une reddition", a-t-il déclaré lors de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.

Scénario confirmé par les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense.

Alain Juppé a déclaré à des journalistes que la France était "au courant" de négociations en vue du départ de Laurent Gbagbo, qui se trouverait à Abidjan, et qu'elle se tenait prête "s'il y a des possibilités de le voir quitter le pouvoir".

"Nous sommes aujourd'hui, je l'espère, à deux doigts de convaincre M. Gbagbo de quitter le pouvoir et de laisser Alassane Ouattara l'exercer comme le droit international et le résultat des élections le veulent", a ajouté le chef de la diplomatie française à l'Assemblée nationale.

Pour Gérard Longuet, "tout peut se dénouer dans les quelques heures qui viennent".

Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur par l'Onu de l'élection présidentielle du 28 novembre, ce que Laurent Gbagbo conteste en refusant de lui céder le fauteuil présidentiel.

Les forces françaises déployées en Côte d'Ivoire sont intervenues lundi à Abidjan pour "neutraliser les armements lourds des forces favorables à Laurent Gbagbo afin d'éviter un bain de sang et de protéger les populations civiles", a précisé François Fillon.

"Quatre hélicoptères français ont dirigé leurs tirs sur des blindés et sur des moyens d'artillerie. Il n'y a pas eu de nouvelles interventions depuis ce matin", a-t-il poursuivi.

Les forces françaises ont pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan, regroupé les ressortissants français "sur des points sécurisés" et ont commencé l'évacuation de ceux, "assez peu nombreux", qui le souhaitaient, a dit François Fillon.

Le président Nicolas Sarkozy, François Fillon et Alain Juppé se sont entretenus mardi matin avec Alassane Ouattara lors d'une conférence téléphonique, a indiqué par ailleurs le chef du gouvernement français.

Sophie Louet, avec John Irish et Elizabeth Pineau, édité par Patrick Vignal