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La pologne vote pour le deuxième tour de la présidentielle

Préparation d'un bureau de vote à Sosnowiec, dans le sud de la Pologne. Les Polonais votent dimanche pour le deuxième tour de l'élection présidentielle à l'issue incertaine opposant le centriste Bronislaw Komorowski à son rival conservateur Jaroslaw Kaczy

Préparation d'un bureau de vote à Sosnowiec, dans le sud de la Pologne. Les Polonais votent dimanche pour le deuxième tour de l'élection présidentielle à l'issue incertaine opposant le centriste Bronislaw Komorowski à son rival conservateur Jaroslaw Kaczy - -

par Gareth Jones VARSOVIE (Reuters) - Les Polonais ont commencé à voter dimanche pour le deuxième tour de l'élection présidentielle à l'issue...

par Gareth Jones

VARSOVIE (Reuters) - Les Polonais ont commencé à voter dimanche pour le deuxième tour de l'élection présidentielle à l'issue incertaine opposant le centriste Bronislaw Komorowski à son rival conservateur Jaroslaw Kaczynski.

Le scrutin anticipé a été provoqué par la mort accidentelle du président Lech Kaczynski, frère jumeau du candidat, dans un accident d'avion en Russie le 10 avril.

Les derniers sondages donnaient les deux adversaires au coude-à-coude, alors que Bronislaw Komorowski, chef de l'Etat par intérim depuis la mort du président, avait longtemps fait la course en tête.

Trente millions de Polonais sont appelés à se rendre dans les bureaux de vote du pays ouverts de 06h00 à 20h00, heure à laquelle les premiers sondages sortie des urnes seront rendus publics.

L'écart entre le candidat de la Plate-forme civique (PO, droite libérale, majoritaire au parlement), arrivé en tête du premier tour le 20 juin avec 41,5% des suffrages, et Kaczynski, crédité de 36,5% des voix, s'est considérablement réduit ces derniers jours, selon plusieurs enquêtes d'opinion.

D'après le quotidien à grand tirage Gazeta Wyborcza, les deux candidats se partagent chacun la moitié des intentions de vote. D'autres médias polonais prédisent toutefois une victoire de Komorowski avec de trois à six points d'avance.

Le quotidien Rzeczpospolita a publié jeudi soir un sondage réalisé par l'institut Gfk donnant les deux candidats à 45% des suffrages chacun.

Le journal explique toutefois que la majorité des 10% d'électeurs indécis apportera son soutien au frère jumeau de Lech Kaczynski, ce qui assurerait sa victoire avec deux points d'avance sur Komorowski.

LES MARCHÉS VOTENT KOMOROWSKI

Le quotidien Dziennik Gazeta, qui publie vendredi un sondage réalisé par le sondeur Homo Homini, est le seul à donner le président de la Diète et chef de l'Etat par intérim vainqueur sur Kaczynski, avec 12 points d'avance.

Les marchés financiers sont favorables à une victoire de Komorowski, qui devrait travailler harmonieusement avec le Premier ministre Donald Tusk, un libéral comme lui, à la réduction du déficit budgétaire, sans toutefois entraver la reprise économique.

En Pologne, c'est le gouvernement qui conduit la politique de la nation, mais le président a le pouvoir de veto et de proposition de lois. Il nomme également les titulaires de nombreux postes-clé de l'administration et a son mot à dire en matière de défense et de politique étrangère.

Les investisseurs craignent que Jaroslaw Kaczynski, s'il est élu, n'ait recours au veto, comme son frère défunt, pour bloquer les réformes, lui qui se dit hostile à une baisse des dépenses publiques et aux privatisations.

Connu pour son nationalisme sourcilleux, Kaczynski a tenté lors de sa campagne de rallier à lui les modérés.

"En tant que président, je chercherais à convaincre les gens de coopérer pour le bien commun, pour le développement de la Pologne", a-t-il déclaré vendredi lors d'un dernier meeting tenu au coeur de la Pologne profonde, rurale et catholique.

Le camp Komorowski craint qu'une élection ayant lieu en plein été, alors que le pays connait une vague de chaleur inhabituelle, ne serve les intérêts de Kaczynski.

Les électeurs de Komorowski sont notamment des jeunes actifs diplômés et plutôt aisés, qui risquent d'être plus attirés par les plages ou les cimes que par les bureaux de vote.

Pascal Liétout et Marine Pennetier pour le service français