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La Pologne s'enlise dans une crise politique

Des manifestants à Varsovie le 17 décembre

Des manifestants à Varsovie le 17 décembre - Wojtek RADWANSKI - AFP

Alors que le gouvernement est accusé de vouloir mettre les médias au pas, des milliers de manifestants multiplie les actions contre l'exécutif polonais.

Sorties du Parlement bloquées par les manifestants, l'hémicycle occupé par des députés d'opposition, accusations de fraude lors de votes de lois et menaces sur la liberté des médias: la crise politique en Pologne a franchi ce week-end un nouveau seuil.

Plusieurs milliers d'opposants au gouvernement conservateur de Droit et Justice (PiS) ont parcouru ce samedi les rues de Varsovie pour se réunir devant le siège du parlement protégé par un vaste dispositif de police, et dont l'entrée était interdite aux journalistes. Des manifestations, de moindre envergure, se tenaient également dans d'autres villes de Pologne.

Une manifestation qui ne croit pas au "bon changement"

"Honte", "Stop à la dévastation de la Pologne", "Médias libres", "Liberté, égalité, démocratie", scandaient les manifestants, agitant des drapeaux nationaux rouge et blanc et des drapeaux européens, au son de cornes de brume. Le chef du PiS Jaroslaw Kaczynski était également personnellement visé, qualifié notamment de "dictateur".

Cette contestation veut s'opposer à l'offensive du "bon changement" menée au pas de charge par le parti conservateur populiste, réformant l'éducation nationale et préparant la mise au pas définitive du Tribunal constitutionnel, s'emparant des médias publics ou restreignant le droit aux manifestations.

Une popularité pourtant intacte

Les rassemblements de ce samedi ont suivi des incidents inédits la nuit précédente, quand des centaines de personnes ont bloqué les sorties du Parlement, et empêché pendant plusieurs heures les députés de la majorité, la Première ministre Beata Szydlo et Jaroslaw Kaczynski, de quitter le bâtiment. Le cortège de voitures transportant notamment Beata Szydlo, Jarosmaw Kaczynski avait forcé le passage au milieu des manifestants et, sous protection des policiers, quitté le Parlement tard dans la nuit.

Sortant d'un long silence, le président Andrzej Duda a appelé ce samedi au calme, exprimant dans un communiqué "son souci et son inquiétude" et proposant sa médiation. Jusqu'à présent, la popularité du parti PiS n'a cependant jamais été entamée. Au pouvoir depuis un an, le PiS est toujours largement en tête des sondages avec environ 35% d'opinions favorables, soit plus que les deux principaux partis d'opposition pris ensemble.

R.V. avec AFP