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La Ligue arabe réitère son appel à Damas mais n'invite pas l'Onu

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elarabi, durant une réunion sur la situation en Syrie, dimanche au Caire. L'organisation panarabe a de nouveau appelé le gouvernement syrien à mettre fin à la répression des manifestants contestant le régime

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elarabi, durant une réunion sur la situation en Syrie, dimanche au Caire. L'organisation panarabe a de nouveau appelé le gouvernement syrien à mettre fin à la répression des manifestants contestant le régime - -

par Yasmine Saleh et Ayman Samir LE CAIRE (Reuters) - La Ligue arabe a de nouveau appelé dimanche le gouvernement syrien à mettre fin à la répression...

par Yasmine Saleh et Ayman Samir

LE CAIRE (Reuters) - La Ligue arabe a de nouveau appelé dimanche le gouvernement syrien à mettre fin à la répression des manifestants contestant le régime de Bachar al Assad et à permettre à ses observateurs de travailler de manière plus indépendante.

L'organisation s'est en revanche abstenue d'inviter les Nations unies à dépêcher des experts pour renforcer sa mission d'observation en Syrie.

A l'issue d'une réunion au Caire, les ministres des Affaires étrangères des pays du groupe de la Ligue arabe sur la Syrie ont estimé que le régime de Damas n'appliquait que partiellement sa promesse de mettre fin à la répression, de libérer les détenus, de retirer les troupes stationnées dans des villes et d'ouvrir un dialogue avec l'opposition.

Dans sa déclaration finale, la Ligue arabe annonce qu'elle va augmenter le nombre de ses observateurs en Syrie et renforcer leur ressources.

Actuellement au nombre de 165, les observateurs de la Ligue arabe, arrivés depuis la fin du mois dernier, doivent vérifier si les autorités syriennes appliquent le plan de sortie de crise qu'elles ont accepté début novembre.

Leur rapport complet est attendu pour le 19 janvier. Les ministres des Affaires étrangères des pays arabes se réuniront les 19 et 20 janvier pour débattre de leurs conclusions.

"S'il ressort de ce rapport que les violences n'ont pas cessé, la Ligue arabe aura la responsabilité d'agir", a déclaré le Premier ministre du Qatar, le cheikh Hamad ben Djassim al Thani, lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion.

"Nous devons être clairs et honnêtes avec le peuple syrien", a-t-il ajouté sans préciser quel type de décision la Ligue arabe pourrait être amenée à prendre.

Le Qatar, qui préside le groupe de contact de la Ligue sur la Syrie et a critiqué le travail des observateurs, avait proposé avant la réunion du Caire que des experts de l'Onu viennent renforcer la mission de la Ligue arabe. Il n'a pas été suivi par ses partenaires.

CRITIQUES

Les militants des droits de l'homme en Syrie estiment que la mission de la Ligue arabe, dépourvue de moyens concrets, n'a pour effet que de faire gagner du temps au président syrien Bachar al Assad.

Et une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés dimanche devant l'hôtel du Caire où se réunissaient les ministres de la Ligue arabe pour réclamer la chute de Bachar et dénoncer le comportement des capitales arabes. "C'est une conspiration arabe (...) Chaque jour qui passe, des femmes et des enfants sont tués", a déclaré un des militants, Mahmoun al Hamsy.

Dimanche, onze soldats syriens ont été tués et vingt autres blessés lors de combats contre des déserteurs dans le village de Basr al Harir, dans la province méridionale de Deraa, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui n'a pas fait état de victimes dans les rangs des déserteurs.

Selon les estimations de l'Onu, la répression en Syrie a fait plus de 5.000 morts en dix mois. Damas affirme de son côté que 2.000 membres des forces de sécurité ont été tués sur cette période par des "terroristes".

Le régime a interdit l'accès au territoire à la plupart des journalistes indépendants, mais un journaliste du service en arabe de la BBC a été autorisé à accompagner une équipe d'observateurs algériens de la Ligue arabe et à filmer sans restrictions.

Selon ce journaliste, des manifestants et des habitants ont rapporté aux inspecteurs des cas de mauvais traitements en détention. Les observateurs ont également pu assister à une manifestation dans laquelle les opposants réclamaient l'exécution de Bachar al Assad.

avec Tom Pfeiffer; Gregory Schwartz, Jean-Loup Fiévet et Henri-Pierre André pour le service français