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La défense de Breivik veut qu'il soit reconnu sain d'esprit

L'avocat d'Anders Behring Breivik a demandé vendredi au tribunal que le militant norvégien d'extrême droite, qui a reconnu avoir tué 77 personnes l'été dernier à Oslo et sur l'île d'Utoya, soit déclaré sain d'esprit et responsable de ses actes. /Photo pri

L'avocat d'Anders Behring Breivik a demandé vendredi au tribunal que le militant norvégien d'extrême droite, qui a reconnu avoir tué 77 personnes l'été dernier à Oslo et sur l'île d'Utoya, soit déclaré sain d'esprit et responsable de ses actes. /Photo pri - -

par Victoria Klesty OSLO (Reuters) - L'avocat d'Anders Behring Breivik a demandé vendredi au tribunal que le militant norvégien d'extrême droite,...

par Victoria Klesty

OSLO (Reuters) - L'avocat d'Anders Behring Breivik a demandé vendredi au tribunal que le militant norvégien d'extrême droite, qui a reconnu avoir tué 77 personnes l'été dernier à Oslo et sur l'île d'Utoya, soit déclaré sain d'esprit et responsable de ses actes.

La veille, le procureur avait au contraire estimé qu'en raison de "doutes" Breivik devait être déclaré pénalement irresponsable et interné dans un hôpital psychiatrique.

Le militant islamophobe de 33 ans a reconnu avoir tué le 22 juillet 2011 huit personnes dans un attentat à la voiture piégée à Oslo puis 69 jeunes gens réunis dans un camp d'été des jeunesses travaillistes sur l'île d'Utoya.

Les juges doivent rendre leur verdict d'ici le 24 août.

"Breivik souhaite être puni pour ce qu'il a fait - c'est-à-dire être considéré par le tribunal comme sain d'esprit et pénalement responsable", a déclaré vendredi l'avocat de l'accusé, Geir Lippestad.

"Si l'on tient compte des droits fondamentaux et du fait que l'accusé a un projet politique, imputer ses actes aux conséquences d'un état maladif c'est lui refuser un droit fondamental, celui d'assumer la responsabilité de ce qu'il a fait", a-t-il ajouté.

Pour appuyer sa thèse, l'avocat a souligné que Breivik, lors de la fusillade sur l'île d'Utoya, avait épargné des gens qu'il ne considérait pas comme activement impliqués dans la vie politique.

Le tueur, a-t-il rappelé, a choisi de se rendre au camp d'été des jeunes travaillistes alors qu'il aurait pu ouvrir le feu au hasard dans les rues d'Oslo.

Geir Lippestad a aussi souligné que tous ceux qui ont rencontré son client depuis le 22 juillet dernier l'ont décrit comme quelqu'un de calme et de bien élevé. "Ce n'est pas la violence qui est le moteur de sa vie", a-t-il insisté.

"NOUS AVONS DES DOUTES"

Jeudi, Anders Behring Breivik avait accueilli le réquisitoire d'un salut de la main, en tendant le bras droit, un geste qu'il a fait à plusieurs reprises lors du procès.

"Selon nous, c'est pire d'envoyer un psychotique dans un centre de détention préventive que d'envoyer une personne non psychotique dans un centre de soins obligatoires", avait déclaré le procureur Svein Holden.

"Nous ne sommes pas convaincus qu'Anders Behring Breivik est pénalement irresponsable mais nous avons des doutes. Donc, nous demandons qu'il soit contraint de suivre des soins psychiatriques."

Un premier groupe de psychiatres nommés par le tribunal a conclu que Breivik était schizophrène et souffrait de psychose paranoïaque. Un second groupe d'experts a estimé qu'il souffrait vraisemblablement d'un trouble narcissique de la personnalité mais n'était pas psychotique.

S'il est reconnu psychotique, il sera interné en hôpital psychiatrique, ce qu'il refuse. S'il est jugé pénalement responsable de ses actes, il devrait être condamné à la peine maximale en Norvège - 21 ans de prison.

Anders Behring Breivik estime que la seule alternative à l'issue de son procès est l'acquittement ou la mort.

Selon un sondage pour la chaîne NRK, trois Norvégiens sur quatre considèrent qu'il est suffisamment sain mentalement pour être condamné à une peine de prison.

"Ce qui est le plus incompréhensible, c'est combien il a été peu affecté par ses actes", a déclaré la procureur Inga Bejer Engh à l'audience. "Il a décrit sans remords ni émotion comment ces jeunes gens l'ont supplié de le laisser en vie et comment il leur a tiré une balle dans la tête pour s'assurer qu'ils étaient bien morts."

Victoria Klesty, Marine Pennetier et Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser