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La communication de Sony fustigée après l'attaque de sa Playstation

Victime d'une attaque, peut-être le plus important vol de données jamais organisé sur internet, il y a plus d'une semaine, le PlayStation Network (PSN) de Sony reste inaccessible. Le manque de transparence du groupe suscite colère et interrogation. /Photo

Victime d'une attaque, peut-être le plus important vol de données jamais organisé sur internet, il y a plus d'une semaine, le PlayStation Network (PSN) de Sony reste inaccessible. Le manque de transparence du groupe suscite colère et interrogation. /Photo - -

Victime d'une attaque, peut-être le plus important vol de données jamais organisé sur internet, il y a plus d'une semaine, le PlayStation Network (PSN) de Sony reste inaccessible, et le manque de transparence du groupe japonais suscite colère et interrogation.

Sony explique avoir eu connaissance de l'attaque subie par son réseau de jeu en ligne le 19 avril dernier et qu'il en a immédiatement fermé l'accès.

Le groupe nippon précise que les données personnelles des utilisateurs, soit 77 millions de personnes, voire les coordonnées de leurs cartes de paiement, ont été volées.

"Nous pensons qu'une personne non autorisée a eu accès aux informations que vous nous avez transmises : nom, adresse (ville, état, code postal), pays, adresse email, date de naissance, logins et mots de passe", explique Sony sur son blog dédié à la PlayStation.

"Il n'y a pas de preuve d'obtention des données de cartes de crédit mais nous ne pouvons pas écarter cette possibilité", peut-on lire dans un message.

L'annonce vient confirmer ce que beaucoup craignaient et sème stupeur et colère chez les possesseurs de consoles PlayStation.

"Si les informations relatives à ma carte de crédit ont été compromises, vous ne les recevrez plus jamais", promet un internaute sur le blog du PSN.

"Le fait que vous ayez attendu aussi longtemps pour dévoiler cette information est déplorable. Honte à vous."

SONY EPINGLE PAR UN SENATEUR AMERICAIN

En tardant à révéler l'étendue de ses difficultés, Sony marche dans les pas d'autres groupes japonais, fustigés pour avoir manqué de transparence, qu'il s'agisse de Tokyo Electric Power, critiquée pour sa gestion de la crise nucléaire ou de Toyota, accusé d'avoir manqué de franchise lors du rappel de centaines de milliers de véhicules.

Le sénateur américain Richard Blumenthal, a adressé un courrier à Sony pour lui demander de s'expliquer sur les retards pris dans sa communication.

D'un point de vue financier, le blocage du PSN empêche les clients de Sony d'acheter des produits en ligne, pour le plus grand bénéfice de la concurrence, Microsoft notamment, qui n'a pas hésité à proposé le week-end dernier un accès gratuit aux services multi-joueurs sur sa console Xbox.

Michael Pachter, analyste chez Wedbuch Securities estime à 500 millions de dollars le chiffre d'affaires annuel tiré par Sony de ses activités PSN.

"La grande question qui se pose est de savoir ce que feront les hackers des informations obtenues illégalement", juge-t-il.

Selon Alan Paller, directeur des études à l'institut SANS, l'attaque pourrait être la plus importante jamais organisée en termes de vols de données.

Sony dit être en mesure de remettre en l'état une partie de son réseau d'ici une semaine mais ne peut donner la date du rétablissement complet du PSN.

Déjà confronté à une érosion des ventes de ses jeux et consoles vidéo, le japonais voit là son image sévèrement écornée.

Sony a indiqué avoir sollicité les services d'une société extérieure pour mener l'enquête.

Alan Paller juge que la société n'a sans doute pas été assez vigilante en matière de développement de ses logiciels réseaux, préférant mettre l'accent sur la mise à disposition de nouveaux produits.

"Ils doivent innover dans la rapidité. C'est leur business model", dit-il.

"Les nouveaux logiciels contiennent des erreurs. Ils exposent donc des lignes de codes erronés à un grand nombre d'utilisateurs, ce qui est désastreux en termes industriels."

Par Tim Kelly et Liana B. Baker - Nicolas Delame pour le service français, édité par Danielle Rouquié

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