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La Chine envoie un émissaire en Syrie, où la violence continue

Zhai Jun, vice-ministre chinois des Affaires étrangères. Les forces du régime syrien ont poursuivi samedi leur bombardement de villes rebelles, dont Homs, alors que l'émissaire de la Chine doit rencontrer dans la journée Bachar al Assad à Damas pour tente

Zhai Jun, vice-ministre chinois des Affaires étrangères. Les forces du régime syrien ont poursuivi samedi leur bombardement de villes rebelles, dont Homs, alors que l'émissaire de la Chine doit rencontrer dans la journée Bachar al Assad à Damas pour tente - -

par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - Les forces du régime syrien ont poursuivi samedi leur bombardement de villes rebelles, dont Homs, alors...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - Les forces du régime syrien ont poursuivi samedi leur bombardement de villes rebelles, dont Homs, alors qu'un émissaire de la Chine doit rencontrer dans la journée Bachar al Assad à Damas pour tenter de contribuer au règlement de la crise.

Avec la Russie, la Chine a opposé le 4 février son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies destiné à appuyer les plans de la Ligue arabe, lesquels prévoient la mise à l'écart de Bachar al Assad. Les deux pays ont encore voté jeudi contre un texte similaire mais sans valeur contraignante adopté par l'Assemblée générale de l'Onu.

A son arrivée vendredi à Damas, Zhai Jun, vice-ministre chinois des Affaires étrangères, a dit qu'il s'emploierait à "jouer un rôle constructif" et à "fournir une contribution" à la recherche d'une "solution appropriée au problème syrien", a rapporté l'agence officielle de presse Chine nouvelle.

Outre Bachar al Assad, Zhai Jun doit rencontrer des opposants à Damas.

Mais, onze mois après le début du mouvement de contestation, la répression se poursuit sans relâche.

A Homs, ville d'un million d'habitants recouverte samedi d'une couche de neige, des opposants syriens ont déclaré que le quartier de Bab Amro, fief de l'insurrection visée par l'armée depuis le 3 février dernier, était toujours sous les bombes.

"Les soldats se sont rapprochés de Bab Amro et le bombardement a pris des proportions folles", a dit Mohammad al Homsi, un habitant de ce quartier du sud de Homs contacté samedi. "Mais je ne sais pas si les troupes veulent prendre le quartier d'assaut alors qu'il neige", a-t-il ajouté.

FUNÉRAILLES SOUS TENSION À DAMAS

Vendredi, jour des prières hebdomadaires, l'opposition a fait état de nouvelles manifestations hostiles au président syrien à travers le pays, y compris dans la capitale et à Alep, la grande ville du nord.

A Damas, les forces de sécurité ont abattu au moins trois participants à l'un des plus grands rassemblements organisés dans la capitale, ont rapporté des opposants.

Ces trois jeunes gens ont été tués dans l'après-midi après les prières hebdomadaires, alors que des milliers de personnes commençaient à manifester en sortant des mosquées du quartier de Mezze, près de la place des Omeyyades.

Leurs funérailles, qui doivent avoir lieu ce samedi, devraient attirer une foule importante.

Le quartier de Mezze, où se trouvent plusieurs ambassades ainsi qu'un centre de rassemblement des forces de sécurité, a été atteint à son tour par les troubles après la mort d'un jeune manifestant tué cette semaine par les forces de l'ordre. Huit mille personnes avaient participé à ses funérailles. L'agitation s'est poursuivie depuis et se structure.

"Les manifestations dans Mezze ont été un succès parce qu'elles ont été synchronisées et ont débuté simultanément à la sortie de plusieurs mosquées, ce qui a compliqué la tâche d''Amn' (ndlr, les forces de sécurité) pour les disperser", explique Moaz al-Chami, un militant vivant dans ce quartier damascène.

A Idlib, près de la frontière turque, des habitants ont déclaré à Reuters que des chars avaient été déployés tout autour de la ville à l'aube, ce qui leur fait craindre un assaut imminent.

Les villes de Deraa et de Hama ont pour leur part été bombardées.

Selon l'agence officielle de presse syrienne, Bachar al Assad, qui prévoit d'organiser un référendum constitutionnel le 26 février, a déclaré vendredi à un responsable mauritanien en visite à Damas que les réformes politiques "doivent avancer de concert avec le retour à la sécurité et à la stabilité et la protection des citoyens".

De leur côté, les pays arabes veulent que l'opposition syrienne s'unisse avant de la reconnaître comme l'autorité légitime représentant le peuple syrien, a déclaré hier le ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem.

Avec Erika Solomon à Beyrouth et Ben Blanchard à Pékin; Bertrand Boucey et Henri-Pierre André pour le service français