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Les eurodéputés se mobilisent pour faire de l'Union européenne une "zone de liberté" pour les LGBT

Le Parlement européen donne son feu vert pour la transparence fiscale des multinationales.

Le Parlement européen donne son feu vert pour la transparence fiscale des multinationales. - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Le Parlement européen a débattu mercredi d'une proposition de résolution qui appelle la Commission à "avoir recours à tous les instruments" à sa disposition pour faire respecter les droits fondamentaux des personnes LGBT.

Le Parlement européen a débattu mercredi d'une proposition proclamant l'Union européenne "zone de liberté" pour les personnes LGBT, en réaction aux "zones sans idéologie LGBT" décidées par une centaine de collectivités locales polonaises. Cette résolution symbolique doit être votée jeudi.

La commissaire européenne à l'Egalité, Helena Dalli, a apporté son "soutien" à cette initiative. Elle a souligné que "dans plusieurs pays de l'UE, les personnes LGBTIQ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, intersexes et queer) sont confrontées à des attaques croissantes de la part de responsables politiques, religieux et autres figures publiques".

"L'UE doit être une zone de liberté pour nous tous, sans exception", a-t-elle dit.

L'eurodéputée allemande Terry Reintke (Verts/ALE), coprésidente de l'intergroupe LGBT du Parlement européen qui porte cette résolution, a souligné qu'elle constituait "une première étape".

"Nous savons que nos vies sont encore en danger, nos droits restreints, notre liberté étouffée dans beaucoup trop d'endroits dans l'UE", a-t-elle dit, estimant que "la bataille était encore loin d'être gagnée".

Plusieurs eurodéputés ont mentionné le meurtre récent en Belgique d'un quadragénaire homosexuel, battu à mort dans un parc.

L'eurodéputé français Pierre Karleskind (Renew Europe), qui a initié la proposition, a indiqué qu'il s'agissait d'envoyer un "message simple et fort".

On a "le sentiment que l'UE a bien du mal à avoir une réponse un peu ferme", a-t-il déploré, qualifiant toutefois de "premier pas" la stratégie présentée en novembre par la Commission européenne pour lutter contre les discriminations à l'encontre des personnes LGBT.

Il a salué notamment l'annonce d'une proposition de législation sur les droits des couples homoparentaux. "Comme nous le pouvons, le Parlement européen met la pression sur la Commission européenne et sur les Etats membres", a-t-il dit.

La Pologne et la Hongrie visées

La proposition de résolution appelle la Commission à "avoir recours à tous les instruments" à sa disposition pour faire respecter les droits fondamentaux des personnes LGBT, citant les procédures d'infraction, les dispositions conditionnant le versement des fonds européens au respect de l'Etat de droit, ou encore la procédure de l'article 7.

La Pologne comme la Hongrie sont visées par ce mécanisme déclenché pour risque de "violation grave" des valeurs de l'UE, qui peut déboucher à terme sur une privation des droits de vote d'un Etat membre mais qui s'avère inefficace car il requiert l'unanimité des autres pays.

L'eurodéputé polonais Ryszard Antoni Legutko, membre du parti PiS au pouvoir en Pologne, a fustigé "un débat absurde", fruit d'une "propagande idéologique". "C'est notre droit de défendre les familles", a-t-il déclaré.

Une centaine de collectivités en Pologne ont adopté depuis 2019 une résolution "anti-idéologie LGBT" ou une "charte des droits des familles". Elles représentent environ un tiers du territoire de la Pologne et sont situées principalement dans le sud-est et est du pays, traditionnellement très catholique.

Ces décisions ont conduit la Commission européennes à priver de subventions certaines de ces municipalités.

Récemment, les tribunaux polonais ont annulé quelques-unes de ces résolutions, jugées contraires à la loi, et quelques communes sont elles-mêmes revenues sur leurs résolutions.

C.Bo. avec AFP