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L'Otan frappe à Tripoli, vers un tournant à Misrata

Un cratère qui aurait été causé les frappes de l'Otan à Tripoli. L'Otan a bombardé samedi les environs du quartier général de Mouammar Kadhafi à Tripoli et ses frappes à Misrata pourraient pousser l'armée régulière hors de la ville assiégée. /Photo prise

Un cratère qui aurait été causé les frappes de l'Otan à Tripoli. L'Otan a bombardé samedi les environs du quartier général de Mouammar Kadhafi à Tripoli et ses frappes à Misrata pourraient pousser l'armée régulière hors de la ville assiégée. /Photo prise - -

par Michael Georgy TRIPOLI (Reuters) - L'Otan a bombardé samedi les environs du quartier général de Mouammar Kadhafi à Tripoli et ses frappes à...

par Michael Georgy

TRIPOLI (Reuters) - L'Otan a bombardé samedi les environs du quartier général de Mouammar Kadhafi à Tripoli et ses frappes à Misrata pourraient pousser l'armée régulière hors de la ville assiégée.

Le gouvernement libyen a annoncé vendredi soir qu'il réfléchissait à quitter Misrata, un tournant majeur dans la bataille pour la troisième ville du pays, dévastée par les fusillades entre rebelles et forces loyalistes.

Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères a affirmé que l'armée s'entretenait avec des tribus de la région qui pourraient tenter de dialoguer avec les rebelles.

Si les négociations échouaient, les tribus prendraient les armes contre les insurgés, a dit Khaled Kaïm.

Selon lui, les tribus auraient dit à l'armée : "Si vous n'y arrivez pas, nous le ferons."

"Il y a maintenant un ultimatum posé à l'armée libyenne. Si elle ne peut résoudre le problème à Misrata alors les gens de la région (...) y pénétreront", a dit le vice-ministre à la presse.

"Vous verrez qu'ils seront efficaces, rapides, expéditifs et l'armée libyenne sortira de cette situation à Misrata car le peuple libyen autour de Misrata ne peut plus continuer comme ça", a-t-il déclaré.

"La tactique de l'armée est de trouver une solution chirurgicale mais avec les frappes aériennes, cela ne marche pas", a ajouté le diplomate.

Misrata, la dernière grande ville tenue par l'insurrection à l'Ouest, est assiégée depuis près de deux mois et la situation humanitaire y est catastrophique.

Des milliers de travailleurs immigrés sont coincés dans ce port et les snipers du gouvernement disputent aux rebelles la principale rue de la ville.

Ces derniers jours, les rebelles ont semblé enregistrer quelques succès à Misrata. Ils ont pris le contrôle d'un immeuble de bureaux qui servait de base aux tireurs d'élite de Kadhafi.

BUNKER

À Tripoli, capitale fermement tenue par Kadhafi, les avions de la coalition internationale ont touché une cible proche du centre de commandement de Kadhafi, situé dans le quartier de Bab al Azizia.

Le gouvernement libyen affirme que les frappes ont fait trois morts et que l'Otan a touché un parking. Des journalistes de Reuters sur place ont déclaré que l'endroit ressemblait davantage à un bunker.

Des voitures y sont certes garées mais l'endroit est entouré de murs et de tours de guet occupées par des soldats.

Les deux bombes de l'Otan ont traversé le sol puis une couche de béton renforcé, atteignant ce qui semblait être un abri souterrain. De la fumée émanait encore de l'un des cratères, avec des caisses de munitions à proximité.

Le porte-parole du gouvernement, Moussa Ibrahim, a affirmé que l'endroit n'était plus utilisé et que les caisses de munitions étaient vides.

En visite vendredi à Benghazi, le sénateur américain John McCain, adversaire républicain de Barack Obama à l'élection présidentielle de 2008, a appelé Washington a se lancer plus franchement dans la bataille et à se servir d'avions de basse altitude, conçus pour attaquer des troupes au sol.

L'amiral Mike Mullen, chef d'état-major de l'armée américaine, a reconnu de son côté que le conflit se dirigeait vers une impasse.

Avec Alexander Dziadosz à Benghazi et Lin Noueihed à Tripoli, Clément Guillou pour le service français