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L'opposition syrienne évoque un massacre près de Damas

Combats entre l'Armée syrienne libre et les militaires du régime, à Alep. Au moins 200 corps ont été découverts samedi à Daraya après une offensive de l'armée syrienne contre cette ville de la banlieue de Damas, rapportent des opposants, qui accusent les

Combats entre l'Armée syrienne libre et les militaires du régime, à Alep. Au moins 200 corps ont été découverts samedi à Daraya après une offensive de l'armée syrienne contre cette ville de la banlieue de Damas, rapportent des opposants, qui accusent les - -

AMMAN (Reuters) - Au moins 200 corps ont été découverts samedi à Daraya après une offensive de l'armée syrienne contre cette ville de la banlieue de...

AMMAN (Reuters) - Au moins 200 corps ont été découverts samedi à Daraya après une offensive de l'armée syrienne contre cette ville de la banlieue de Damas, rapportent des opposants, qui accusent les forces du président Bachar al Assad d'avoir commis des exécutions sommaires.

Ces décès porteraient à 270 morts le bilan de l'offensive lancée par les forces gouvernementales contre cette localité majoritairement sunnite située au sud de Damas, selon l'opposition.

Des militants locaux avaient initialement fait état de 79 corps découverts mais 122 cadavres supplémentaires ont été retrouvés un peu plus tard dans la journée.

La plupart des corps ont été découverts à l'intérieur de maisons et dans des caves et les victimes semblent avoir été exécutées par des soldats procédant à des fouilles maison par maison, a dit Abou Kinan, un activiste local.

Ces informations sont impossibles à vérifier de source indépendante compte tenu des restrictions imposées à la presse par le régime syrien depuis le début du soulèvement en Syrie en mars 2011.

"Au cours de l'heure écoulée, 122 corps ont été découverts et il semble qu'une vingtaine ont été tués par des tireurs embusqués et que les autres ont été sommairement exécutés par balles tirées à bout portant", a dit Abou Kinan.

"L'armée d'Assad a commis un massacre à Daraya."

Le comité de coordination de Daraya, qui tente d'organiser l'opposition locale, affirme dans un communiqué que huit membres d'une même famille, les Kassaa, figurent parmi les personnes tuées de balles dans la tête : trois enfants, leur père, leur mère et trois autres parents.

"VENGEANCE"

Leurs corps ont été découverts dans un immeuble résidentiel proche de la mosquée Moussab ben Oumeir, à Daraya, ajoute le comité.

Sur des vidéos diffusées par des opposants au régime, on peut voir des cadavres de jeunes hommes alignés dans la mosquée Abou Souleimane al Darani. La plupart des cadavres portent des traces de blessures par balles à la tête et au thorax. "Un massacre", déclare une voix, apparemment celle de l'auteur de la vidéo.

"Vous voyez la vengeance des forces d'Assad contre la population de Daraya : plus de 150 cadavres sur le sol de cette mosquée", ajoute la voix.

Mohamed Hour, un autre activiste de Daraya, a déclaré que 36 cadavres de jeunes hommes avaient été découverts durant la matinée dans un bâtiment, où se trouvaient aussi de nombreuses personnes grièvement blessées. Ces dernières n'ont pas pu être transférées dans les hôpitaux de la région, qui sont gardés par l'armée, a ajouté cet opposant.

"Nous sommes en train d'identifier les corps et de déterminer comment ils sont morts. Selon les premiers éléments, ils ont pour la plupart été tués de balles tirées à bout portant au visage, dans le cou et dans la tête, à la manière d'exécutions", a-t-il déclaré par téléphone.

"Des femmes appartenant à au moins deux familles ont dit que les soldats avaient tué leurs frères sous leurs yeux", a-t-il ajouté.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres et dirigé par Rami Abdelrahman, membre de l'opposition, a déclaré avoir été informé de la découverte de dizaines de corps à Daraya sans avoir pu déterminer de manière certaine la façon dont les victimes avaient été tuées.

L'armée est entrée vendredi dans le centre de Daraya, une des villes à majorité sunnite de la banlieue de Damas, après trois jours de pilonnage.

Khaled Yacoub Oweis, Agathe Machecourt, Marine Pennetier et Bertrand Boucey pour le service français