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L'OIAC étudie 45 attaques chimiques présumées en Syrie

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- - Illustration - Un bombardement en Syrie en 2017- Rafat AHMAD / AFP

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), a affirmé étudier 45 cas d'attaques chimiques en Syrie depuis la mi-2016. De plus l'OIAC pense que Daesh a également utilisé des armes chimiques en Irak.

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) étudie 45 attaques chimiques présumées en Syrie depuis la mi-2016, a annoncé vendredi son directeur, Ahmet Uzumcu.

Il existe une "longue liste d'allégations" concernant l'utilisation d'armes chimiques rapportées à l'OIAC, a-t-il expliqué à des journalistes. Durant "la deuxième moitié de 2016, 30 incidents différents et depuis le début de l'année, 15 incidents séparés, cela fait 45", a-t-il lancé.

Ces incidents comprennent l'attaque chimique présumée du 4 avril à Khan Cheikhoun dans la province syrienne d'Idleb (nord-ouest) qui a fait 88 morts dont 31 enfants. L'attaque a provoqué l'indignation de nombreuses capitales qui mettent en cause le régime de Bachar al-Assad. Damas et Moscou réfutent les accusations occidentales.

Le régime syrien affirme soutenir la mission de l'OIAC 

L'OIAC tente actuellement de s'assurer que les conditions de sécurité lui permettent de déployer une mission de contrôle à Khan Cheikhoun pour des analyses plus poussées. La semaine dernière, Ahmet Uzumcu avait annoncé que des tests prouvaient de manière "irréfutable" que du gaz sarin ou une substance similaire avait été utilisé.

Le gouvernement de Bachar al-Assad a "déjà fait savoir qu'il soutiendrait cette mission, ils nous ont invités à passer par Damas", a-t-il expliqué vendredi.

"Le problème est que cette zone est contrôlée par différents groupes d'opposition armés, donc nous devons nous assurer d'accords de cessez-le-feu temporaire, ce que, de ce que nous en savons, le gouvernement syrien est désireux de faire", a-t-il poursuivi. "Si nous parvenons à organiser tout cela, nous nous déploierons. L'équipe est prête et nous avons des volontaires".

Daesh accusé d'utiliser du gaz moutarde

Toutefois, l'équipe n'a pas encore de mandat pour visiter la base aérienne d'al-Chaayrate dans la province centrale de Homs, bombardée par les Etats-Unis le 7 avril.

Selon le Pentagone, les services américains de renseignement ont établi que les avions ayant mené l'attaque sur Khan Cheikhoun en étaient partis. Un porte-parole américain a affirmé le 10 avril que des armes chimiques étaient probablement stockées sur cette base. La Russie a réclamé une enquête sur ces accusations. Par ailleurs, Ahmet Uzumcu a confirmé que l'OIAC pensait que Daesh avait utilisé du gaz moutarde près de Mossoul (Irak) récemment.

L'armée irakienne avait accusé Daesh d'avoir utilisé le 15 avril des armes chimiques dans la bataille pour reprendre Mossoul, provoquant des "blessures limitées" chez certains soldats. L'OIAC a proposé son aide à l'armée irakienne pour enquêter mais l'Irak n'a "pas encore formulé de demande d'assistance", selon Ahmet Uzumcu.

G.D. avec AFP