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L'Italie redouble de rigueur

Mario Monti, président du Conseil italien, présentera ce lundi au parlement un nouveau plan d'austérité pour assainir les comptes publics et enrayer la crise de la dette qui menace la zone euro. /Photo prise le 4 décembre 2011/REUTERS/Remo Casilli

Mario Monti, président du Conseil italien, présentera ce lundi au parlement un nouveau plan d'austérité pour assainir les comptes publics et enrayer la crise de la dette qui menace la zone euro. /Photo prise le 4 décembre 2011/REUTERS/Remo Casilli - -

par Giuseppe Fonte ROME (Reuters) - Mario Monti, président du Conseil italien, présentera ce lundi au parlement un nouveau plan d'austérité pour...

par Giuseppe Fonte

ROME (Reuters) - Mario Monti, président du Conseil italien, présentera ce lundi au parlement un nouveau plan d'austérité pour assainir les comptes publics et enrayer la crise de la dette qui menace la zone euro.

Le dispositif, qui prévoit 30 milliards d'euros d'économie et de recettes supplémentaires en mêlant hausses d'impôts, réforme des retraites et mesures de relance de la croissance, a été approuvé dimanche par son gouvernement.

Baptisé "Sauver l'Italie", ce plan adopté sous la forme d'un décret se présente en deux volets. Le premier est composé de dispositions budgétaires qui doivent permettre de réaliser 20 milliards d'euros d'économies sur la période 2012-2014. L'autre, dont le gouvernement attend 10 milliards d'euros, regroupe des mesures de relance de la croissance et de l'emploi.

"Nous devons partager les sacrifices et nous avons fait de grands efforts pour les partager équitablement", a déclaré Mario Monti, qui a renoncé à son salaire de président du Conseil et de ministre de l'Economie.

La ministre du Travail, Elsa Fornero, a fondu en larmes en annonçant la fin de l'indexation des retraites sur l'inflation, sauf pour les plus modestes.

Selon le vice-ministre de l'Economie, Vittorio Grilli, la réduction des dépenses publiques représentera 12 à 13 milliards, le reste provenant d'une hausse des prélèvements obligatoires.

Parmi les mesures budgétaires figurent un report de l'âge de départ à la retraite à 66 ans en 2018 et une hausse de deux points de la TVA à compter de septembre 2012.

Le plan prévoit également un rétablissement de la taxe foncière perçue par les municipalités et qui devrait constituer la part principale des nouvelles recettes avec 10 à 11 milliards attendus.

Des taxes vont être instaurées sur les produits de luxe comme les yachts et les voitures haut de gamme.

RÉCESSION ATTENDUE EN 2012

Entre autres mesures incitatives, le plan prévoit une réduction d'impôts pour les entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices ou des déductions fiscales sur le montant des cotisations sociales.

Un effort d'un milliard d'euros sera consenti chaque année entre 2012 et 2014 pour soutenir l'emploi des femmes et des jeunes tandis qu'est introduit un assouplissement des heures d'ouverture pour les entreprises et commerces.

Les secteurs de la pharmacie et des transports vont, eux, être ouverts à la concurrence. En revanche, le plan ne prévoit pas de hausse de l'impôt sur les revenus.

Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, l'a jugé "opportun et ambitieux".

"Je salue l'adoption d'une importante série de mesures budgétaires et économiques de la part du gouvernement italien", dit-il dans un communiqué.

"La Commission va procéder à un examen attentif de ce nouveau dispositif lorsque tous les détails nous serons parvenus. Mais, globalement, cet ensemble de mesures est opportun et ambitieux, dans la mesure où il témoigne d'une nouvelle approche nécessaire de la politique économique", ajoute le commissaire.

Selon le vice-ministre de l'Economie, qui table sur une contraction du PIB de 0,4 ou 0,5% en 2012 et sur une croissance nulle l'année suivante, l'Italie devrait parvenir à l'équilibre budgétaire en 2013.

La zone euro joue son avenir au cours de la semaine à venir qui pourrait, si tout va bien, se solder par un accord sur une solution définitive pour une crise de la dette qui fait rage depuis bientôt deux ans.

Le sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles est présenté comme celui "de la dernière chance.

Pierre Sérisier et Jean-Philippe Lefief pour le service français