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L'infection bactérienne à E. coli a fait 10 morts en Allemagne

Image de bactéries Escherichia coli (E. coli) producteurs de shiga-toxines (STEC) observées au microscope électronique. Une forme virulente d'infection à ces bactéries imputée à des concombres importés d'Espagne a fait 10 morts et touché 300 personnes en

Image de bactéries Escherichia coli (E. coli) producteurs de shiga-toxines (STEC) observées au microscope électronique. Une forme virulente d'infection à ces bactéries imputée à des concombres importés d'Espagne a fait 10 morts et touché 300 personnes en - -

BERLIN/PARIS (Reuters) - Une forme virulente d'infection à la bactérie E. coli imputée à des concombres importés d'Espagne a fait 10 morts et...

BERLIN/PARIS (Reuters) - Une forme virulente d'infection à la bactérie E. coli imputée à des concombres importés d'Espagne a fait 10 morts et touché 300 personnes en Allemagne, ont annoncé les services sanitaires en déconseillant la consommation du légume suspect.

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) affecte le sang, les reins et, dans les cas graves, le système nerveux central. Il nécessite une hospitalisation.

Une femme de 86 ans est décédée samedi, ce qui porte le bilan à 10 morts, a annoncé dimanche l'hôpital universitaire de Lübeck, dans le nord de l'Allemagne.

L'hôpital a dit traiter quelque 70 patients, dont le mari de la défunte, et il s'attendait à recevoir une dizaine de nouveaux malades par jour.

Les autorités sanitaires ont déconseillé à la population allemande de consommer des concombres, des tomates et de la laitue et certains de ces produits ont été retirés des étals.

"Tant que les experts, en Allemagne et en Espagne, n'auront pas réussi à identifier avec certitude la source de l'agent, la mise en garde générale pour les légumes est maintenue", a déclaré Ilse Aigner, ministre de l'Agriculture et de la Protection des Consommateurs, citées par le journal Bild am Sonntag.

L'agence autrichienne de sécurité sanitaire a ordonné le rappel des concombres, des tomates et des aubergines issus de l'agriculture biologique livrés par le producteur espagnol soupçonné d'être à l'origine du lot contaminé. Elle a précisé que 33 grands magasins autrichiens étaient affectés.

"On ne peut exclure que des produits aient déjà été vendus aux consommateurs, dans le cadre de la loi sur la protection des consommateurs, nous devons les exhorter fermement à ne les consommer en aucun cas et à les jeter", dit un communiqué publié samedi sur le site de l'agence AGES.

LES FEMMES PLUS TOUCHÉES QUE LES HOMMES

Un nombre restreint de cas suspects a été signalé en France, en Autriche, en Suède, au Danemark, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. Tous ces cas sont liés à des déplacements en Allemagne.

En France, les autorités enquêtent sur trois cas suspects. Il s'agit de personnes revenant d'Allemagne, a précisé le ministre du Travail et de la Santé, Xavier Bertrand, ajoutant par ailleurs qu'un lot de concombres d'origine espagnole avait été retiré du marché en Bretagne.

"Les trois personnes sont suivies de très près et le lot a été retiré de la consommation (...) Il ne faut pas qu'on passe de ce principe de précaution (et) de sécurité alimentaire à un système d'inquiétude", a souligné le ministre samedi soir sur France 5.

"On n'est pas dans une logique de contagion, ce n'est pas comme une grippe", a-t-il ajouté.

L'Institut national de veille sanitaire (InVS) recommande aux médecins hospitaliers ou libéraux ayant diagnostiqué une diarrhée sanglante ou un SHU survenus depuis le 20 avril chez des patients ayant séjourné en Allemagne dans les quinze jours précédents le début des symptômes de les signaler à l'Agence régionale de santé de leur région.

La bactérie incriminée est connue sous le type de bactérie E. coli producteurs de shiga-toxines (STEC). Ces STEC peuvent entraîner des manifestations cliniques variées (diarrhée banale ou sanglante) pouvant évoluer vers une complication grave: le syndrome hémolytique et urémique (SHU).

Selon le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (CEPCM), basé en Suède, il s'agit de l'une des plus importantes épidémies de STEC/SHU jamais recensées à travers le monde et de la plus importante épidémie de ce type en Allemagne.

Les experts du CEPCM soulignent aussi que cette épidémie est inhabituelle parce qu'elle touche principalement des adultes.

"Alors que les cas de SHU sont habituellement observés chez des enfants de moins de cinq ans, cette épidémie touche à 87% des adultes, principalement les femmes (67% des cas)", précise le CEPCM dans un communiqué.

Kate Kelland; Bertrand Boucey, Henri-Pierre André et Nicole Dupont pour le service français