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L'extrême droite allemande suspend l'un de ses porte-parole qui s'était déclaré "fasciste"

Seul les parlementaires de l'AfD ont été exemptés de ce piratage.

Seul les parlementaires de l'AfD ont été exemptés de ce piratage. - Tobias SCHWARZ / AFP

Selon plusieurs quotidiens allemands, Christian Lüth, qui travaille pour l'AfD depuis 2013, s'est revendiqué comme "fasciste" et dit fier de ses origines "aryennes".

L'extrême droite allemande a suspendu un de ses porte-parole accusé de s'être défini comme "fasciste" et d'avoir revendiqué des origines "aryennes", a déclaré ce dimanche le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD).

"Il a été suspendu", a déclaré un porte-parole à propos de Christian Lüth, qui travaille pour l'AfD depuis 2013 et occupe le poste de porte-parole du groupe parlementaire depuis l'entrée de ce parti en 2017 à la chambre nationale des députés.

Un grand-père officier dans la marine de guerre du IIIe Reich

Il confirmait des informations de l'hebdomadaire Die Zeit au sujet de cet homme de 43 ans considéré jusqu'ici comme très proche de la direction du parti et notamment de son principal chef de file, Alexander Gauland.

Selon Die Zeit, la sanction est intervenue car le porte-parole s'est revendiqué comme "fasciste" et dit fier de ses origines "aryennes". Son grand-père, Wolfgang Lüth, était officier dans la marine de guerre du IIIe Reich allemand et avait à ce titre commandé un sous-marin. D'après le Der Spiegel, Christian Lüth a tenu ces propos au cours d'une conversation via messagerie électronique avec une femme qui offrait de travailler pour le groupe parlementaire.

Cette affaire intervient à un moment où l'AfD, le principal parti d'opposition au sein de la chambre des députés allemands, est tiraillée depuis des mois par des rivalités et des règlements de comptes entre son aile modérée et son aile radicale, proche des mouvements néonazis.

L'aile radicale de l'AfD sous surveillance policière

Cette dernière, qui exerce une influence croissante, milite notamment pour la fin de la culture de repentance envers les crimes perpétrés par le régime nazi entre 1933 et 1945. La police a récemment décidé de la placer sous surveillance en raison de la menace qu'elle peut constituer pour l'Etat démocratique allemand.

Les tensions entre les deux courants sont telles que l'idée d'une scission a été récemment évoquée au plus haut niveau, avant d'être abandonnée face au tollé provoqué en interne.

E.P avec AFP