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L'Europe et Washington demandent à Ryad de renoncer à fouetter le blogueur Raef Badaoui

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A la suite des diplomaties européenne et française, Washington a demandé lundi à son allié saoudien de renoncer à exécuter une condamnation "brutale" à 1.000 coups de fouet, confirmée dimanche, à l'encontre d'un blogueur connu en Occident.

Le département d'Etat a fait part de sa "profonde préoccupation" après la décision irrévocable -annoncée dimanche par l'épouse de Raef Badaoui- de la Cour suprême saoudienne, qui a confirmé des peines infligées en novembre 2014 à dix ans de prison et à 1.000 coups de fouet (50 par semaine pendant 20 semaines) pour "insulte à l'islam".

"Le gouvernement américain continue d'appeler les autorités saoudiennes à annuler cette punition brutale et à réexaminer le cas et la condamnation de Badaoui", a dénoncé le porte-parole Jeffrey Rathke. 

Raef Badaoui, animateur du site internet Liberal Saudi Network et lauréat 2014 du prix Reporters sans frontières (RSF) pour la liberté de la presse, est emprisonné depuis 2012 et avait été condamné en novembre. Farouche défenseur de la liberté d'expression, son site internet avait demandé la fin de l'influence religieuse dans le royaume saoudien, régi par le wahhabisme, une stricte version de l'islam.

Raef Badaoui avait subi une première séance de flagellation le 9 janvier, mais les suivantes avaient été repoussées, d'abord pour des raisons de santé, puis pour des motifs non précisés. Dimanche, son épouse a dit craindre que les séances ne reprennent rapidement, peut-être "à partir de la semaine prochaine".

Le cas de Raef Badaoui a suscité de vives protestations en Occident mais l'Arabie saoudite a rejeté toute "ingérence" et toute critique de son système judiciaire. Avant la diplomatie américaine, celle de l'Union européenne avait aussi demandé à Ryad de ne pas infliger de châtiments corporels au blogueur. Une porte-parole du service diplomatique de l'UE a qualifié ce type de châtiment d'"inacceptable" et "contraire à la dignité humaine".

Du côté de la France, alliée comme les Etats-Unis de l'Arabie saoudite, Paris a demandé "la poursuite de la suspension de l'exécution de la peine" et exhorté les "autorités saoudiennes à un geste de clémence, notamment à l'occasion du ramadan", qui démarre le 17 juin, selon le Quai d'Orsay. 

la rédaction avec AFP