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L'aviation syrienne pilonne les villes, la trêve quasiment finie

Colonne de fumée dans Erbin, en banlieue de la capitale syrienne Damas. Des avions de combat syriens ont bombardé dimanche des zones sunnites à Damas et à travers le pays, rapportent des militants, le président Bachar al Assad poursuivant les attaques aér

Colonne de fumée dans Erbin, en banlieue de la capitale syrienne Damas. Des avions de combat syriens ont bombardé dimanche des zones sunnites à Damas et à travers le pays, rapportent des militants, le président Bachar al Assad poursuivant les attaques aér - -

par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - Des avions de combat syriens ont bombardé dimanche des zones sunnites à Damas et à travers le pays,...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - Des avions de combat syriens ont bombardé dimanche des zones sunnites à Damas et à travers le pays, rapportent des militants, le président Bachar al Assad poursuivant les attaques aériennes contre les rebelles en dépit d'une trêve négociée par l'Onu qui semble désormais obsolète.

"Le cessez-le-feu est pratiquement fini. Damas est soumis à de violents raids aériens depuis le premier jour et des centaines de personnes ont été arrêtées", estime Faouaz Tello, un militant chevronné de l'opposition basé à Berlin.

"Assad a essayé d'utiliser la trêve afin de reprendre le contrôle de zones de Damas", poursuit l'activiste, qui a de très bons contacts avec l'insurrection.

Selon lui, les quartiers sunnites de la ville de Homs, située à 140 km au nord de Damas, et la campagne environnante ont été pilonnés par l'armée dimanche.

Les deux camps, qui s'opposent depuis 19 mois dans un conflit qui a coûté la vie à 32.000 personnes, ont tous deux violé le cessez-le-feu négocié par le médiateur Lakhdar Brahimi pour la fête musulmane de l'Aïd al Adha.

La trêve, qui a reçu un large soutien international, y compris de la Russie, de la Chine et de l'Iran, principaux alliés étrangers de Bachar al Assad, devait entrer en vigueur vendredi, premier des quatre jours de célébrations.

Dans la capitale, des militants et des habitants ont fait part d'importantes explosions et de panaches de fumée s'élevant au-dessus de la ville tandis que l'armée de l'air bombardait les faubourgs de Zamalka, Erbin et Harasta.

Selon un communiqué du Bureau des médias d'Harasta, un groupe de militants de l'opposition, les bombardements aériens et terrestres ont tué au moins 45 personnes dans le quartier depuis vendredi.

L'électricité, l'eau et les communications ont été coupées et des dizaines de blessés qui se trouvaient à l'hôpital national d'Harasta ont été déplacés alors que les bombardements se rapprochaient, précise le communiqué.

Des militants ont aussi signalé des combats dans le faubourg de Douma, au nord-est de Damas, où des combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) ont attaqué des barrages routiers tenus par les forces loyales au régime.

AFFRONTEMENTS AVEC LES KURDES

Des avions militaires ont également frappé des villes et des villages situés dans les provinces de Daïr az Zour, dans l'est du pays, d'Idlib et d'Alep, dans le Nord, où les rebelles ont essayé de profiter de leur avantage dans les zones rurales en coupant les voies de ravitaillement vers les principales villes, aucune d'entre elles n'étant tombé totalement sous leur contrôle.

Des combats ont également été rapportés à Alep, capitale économique et industrielle du pays. Les rebelles ont attaqué plusieurs barrages routiers aux mains des forces loyales à Bachar al Assad et une jeune femme de 20 ans a été tuée dans un bombardement de l'armée dans le quartier de Souleiman al Halabi, ont indiqué des militants de l'opposition.

Des affrontements armés ont éclaté samedi entre des rebelles de l'opposition et des membres de la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à Achrafieh, un quartier kurde d'Alep qui était jusqu'à présent resté à l'écart des combats.

Mouhaimen al Roumaid, coordinateur du front rebelle de l'opposition syrienne, a indiqué que les combats avaient éclaté lorsque les combattants du PKK avaient aidé les forces loyales au président syrien à défendre un complexe de sécurité d'Achrafieh attaqué par les rebelles.

A La Mecque, où se tient jusqu'à mardi le pèlerinage annuel des musulmans, le Hadj, les autorités saoudiennes ont dispersé des centaines de pèlerins syriens qui manifestaient pour réclamer le départ de Bachar al Assad, a rapporté un journaliste de Reuters.

Les manifestants ont brandi des drapeaux de la rébellion syrienne et défilé en direction du pont des Djamarat, à Mina, une ville située à l'est de La Mecque où plus de trois millions de fidèles ont afflué.

Deux véhicules de police ont dispersé lentement les manifestants, les invitant à quitter les lieux à l'aide de haut-parleurs, a rapporté un témoin. Selon la même source, les manifestants se sont rapidement dispersés avant de se mêler aux milliers d'autres pèlerins présents.

L'incident n'a fait aucun blessé.

Juliette Rabat pour le service français