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L'attentat à Bangkok est le quatrième de l'année en Thaïlande

Alors qu'un premier bilan fait état de 16 morts dans l'explosion d'une bombe à Bangkok, la liste des attentats qui frappent la Thaïlande s'allonge encore.

La Thaïlande est de nouveau touchée. En fin de journée, mardi 17 août, une bombe a explosé en plein coeur de la capitale, tuant au moins 16 personnes et en blessant des dizaines d'autres. C'est la première fois que Bangkok est touchée par un attentat d'une telle ampleur. Cette attaque n'est pas la première à laquelle le pays doit faire face cette année. Encore non revendiquée, cette attaque est la quatrième en 2015, la dernière d'une longue série qui secoue le royaume depuis plus de dix ans.

Des conflits ethniques, religieux et politiques

En mai 2014, le général Prayuth Chan-ocha prenait le pouvoir dans le pays après un putsch organisé avec le soutien de l'armée contre le parti des Chemises rouges, alors au pouvoir. Depuis, le général a du faire face à de nombreux foyers insurrectionnels dont le plus important se situe dans le sud du pays, majoritairement musulman.

Rattachées à la Thaïlande bouddhiste depuis le début du 20ème siècle, les trois régions les plus au sud du royaume ont depuis subi une assimilation forcée qui a attisé les tensions entre les communautés. Les Pondonks musulmans sont depuis entrés en résistance et prennent régulièrement les armes pour réveiller un conflit qui a déjà tué plus de 6.000 personnes depuis 2004. Méconnu, le conflit entre les trois régions du sud et le pouvoir central fait pourtant rage quotidiennement.

Une junte assaillie de toutes parts

L'autre poche de résistance au pouvoir des généraux vient directement des Chemises rouges, déchues du pouvoir en 2014. Bangkok les accuse régulièrement de commettre des attentats dans le pays. Selon les informations officielles, elles seraient impliquées dans l'explosion de deux bombes artisanales dans la capitale en février dernier et dans la détonation d'une grenade, toujours à Bangkok.

Ces attaques n'avaient pas fait de victimes, mais précédaient une autre attaque de grande ampleur survenue à Koh Samui en avril 2015. Sur cette île très prisée des touristes, une voiture piégée avait fait sept blessés sur le parking d'un centre commercial.

En attendant une éventuelle revendication pour l'attaque meurtrière survenue ce lundi, le pays reste suspendu à la santé de son Roi Rama IX, annoncé mourant depuis plusieurs mois. La junte craint que les groupes insurrectionnels ne se servent de la mort du monarque pour s'unir et mener ainsi une offensive de grande ampleur sur la capitale.

Paul Aveline