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L'armée syrienne resserre son étau sur Hama et pilonne Homs

LA VILLE SYRIENNE DE HOMS PILONNÉE, HAMA EN ÉTAT DE SIÈGE

LA VILLE SYRIENNE DE HOMS PILONNÉE, HAMA EN ÉTAT DE SIÈGE - -

par Khaled Yacoub Oweis et Erika Solomon AMMAN/BEYROUTH (Reuters) - La ville de Hama, dans l'ouest de la Syrie, est coupée du reste du pays et les...

par Khaled Yacoub Oweis et Erika Solomon

AMMAN/BEYROUTH (Reuters) - La ville de Hama, dans l'ouest de la Syrie, est coupée du reste du pays et les forces de sécurité y ont dressé des dizaines de barrages routiers pour isoler les quartiers les uns et des autres, ont rapporté lundi des militants de l'opposition.

"Hama est coupée du reste du monde. Les lignes téléphoniques fixes ne fonctionnent plus, le téléphone portable ne passe plus et il n'y a plus de possibilité de se connecter à internet. Chaque jour ont lieu des descentes et des arrestations dans les maisons, parfois plusieurs fois par jour dans les mêmes quartiers", a déclaré l'opposition dans un communiqué.

L'armée a renforcé son emprise sur Hama à la suite d'une offensive menée la semaine dernière, concentrée sur les quartiers nord situés en lisière de régions agricoles qui servent de retraite aux insurgés de l'Armée syrienne libre (ASL).

Dans le même temps, les forces gouvernementales poursuivent le siège de plusieurs quartiers de Homs, au sud de Hama sur la grand-route Damas-Alep. Des activistes ont fait état de pilonnages sporadiques lundi matin visant le quartier de Bab Amro, aux mains des insurgés.

Toujours selon l'opposition, les forces de sécurité ont procédé dans le même temps à une vague d'arrestations dans deux quartiers de Deraa, ville du sud du pays, à la frontière jordanienne, qui fut en mars dernier le berceau du mouvement de contestation syrien.

A Damas, des opposants ont réussi à déployer au-dessus d'un pont routier un grand drapeau syrien de la période antérieure au clan Assad. Des images de cette scène ont circulé sur YouTube.

NAVIRES IRANIENS À TARTOUS

Samedi avait eu lieu dans la capitale l'une des plus importantes manifestations d'opposition tenues dans Damas depuis le début du mouvement de contestation. Les forces de sécurité ont ouvert le feu à balles réelles sur des manifestants, lors des funérailles de trois protestataires tués la veille dans le quartier de Mezze. Un témoin a parlé de 30.000 manifestants.

Selon la Chine, les pays occidentaux attisent le risque d'une guerre civile en Syrie en soutenant sans discernement l'opposition au président Bachar al Assad.

"Si les pays occidentaux continuent à soutenir pleinement l'opposition syrienne, une guerre civile à grande échelle finira par se produire et il n'y aura alors pas moyen d'éviter la possibilité d'une intervention étrangère armée", écrit le Quotidien du peuple, organe centrale du PC chinois.

Samedi, un émissaire chinois a été reçu à Damas par le chef de l'Etat syrien, à qui il a apporté le soutien de Pékin à son projet de référendum constitutionnel du 26 février.

Le même jour, deux bâtiments de guerre iraniens ont jeté l'ancre dans le port de Tartous, comme le rapporte la chaîne iranienne Press TV. Ces navires doivent participer à un entraînement des forces navales syriennes dans le cadre d'un accord signé il y a un an par les deux pays, ajoute-t-elle.

A Jérusalem, le vice-Premier ministre israélien Dan Meridor, interrogé sur l'entrée de ces navires en Méditerranée, a déclaré que Bachar al Assad était soutenu par l'Iran et par le Hezbollah chiite, et que la Russie et la Chine, en opposant leur veto à des résolutions sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'Onu, avaient délivré au président syrien un "permis pour tuer".

"L'Iran investit beaucoup pour tenter de sauver le régime syrien, en apportant des conseils, en livrant du matériel, en envoyant des personnes et peut-être aussi ces navires par le canal de Suez", a-t-il dit.

Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser