L'armée remettra le pouvoir fin juin au président élu en Egypte

LE CAIRE (Reuters) - La cérémonie de transmission du pouvoir entre le Conseil suprême des forces armées (CSFA) et le nouveau président égyptien élu aura lieu fin juin, ont annoncé lundi les généraux au pouvoir dans le pays depuis la chute d'Hosni Moubarak le 11 février 2011.

Les Frères musulmans ont revendiqué la victoire de leur candidat Mohamed Morsi à l'élection présidentielle de dimanche face à Ahmed Chafik, figure de l'ancien régime. L'équipe de campagne de ce dernier a contesté cette revendication et a accusé Morsi de "voler le résultat de l'élection".

"L'armée remettra le pouvoir au président élu lors d'une grande cérémonie à la fin du mois dont le monde entier sera témoin", a déclaré le général Mohamed El Assar, membre du CSFA, cité par l'agence de presse officielle Mena.

"L'Egypte est un pays démocratique moderne qui respecte l'ensemble des valeurs démocratiques."

La décision de la Haute cour constitutionnelle, jeudi, de dissoudre le parlement a été perçue par les révolutionnaires et les islamistes comme la preuve de la volonté des militaires et des élites de l'ancien régime de se maintenir au pouvoir.

Les généraux au pouvoir ont publié dimanche soir un nouveau décret transférant le pouvoir législatif à l'armée.

Rendu public alors même que le dépouillement du scrutin présidentiel était en cours, ce texte n'accorde que des prérogatives limitées au futur chef de l'Etat. Cette "déclaration constitutionnelle" pourrait aussi permettre aux généraux de confier la rédaction de la future Constitution à une commission formée par leurs soins.

Révolutionnaires, libéraux et islamistes ont immédiatement dénoncé un "coup d'Etat".

Ali Abdelatti, Marine Pennetier pour le service français