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L'armée marque des points à Alep, l'exode se poursuit

Centre d'Alep, en Syrie. Sous la pression des forces gouvernementales, les insurgés syriens se sont retirés du quartier stratégique de Salaheddine à Alep, la capitale économique du pays, tout en promettant de contre-attaquer. /Photo prise le 10 août 2012/

Centre d'Alep, en Syrie. Sous la pression des forces gouvernementales, les insurgés syriens se sont retirés du quartier stratégique de Salaheddine à Alep, la capitale économique du pays, tout en promettant de contre-attaquer. /Photo prise le 10 août 2012/ - -

par Hadeel Al Shalchi ALEP, Syrie (Reuters) - Sous la pression des forces gouvernementales, les insurgés syriens se sont retirés du quartier...

par Hadeel Al Shalchi

ALEP, Syrie (Reuters) - Sous la pression des forces gouvernementales, les insurgés syriens se sont retirés du quartier stratégique de Salaheddine à Alep, la capitale économique du pays, mais ont promis de contre-attaquer.

La population a profité vendredi de la baisse d'intensité des combats pour fuir la ville. Selon les Nations unies, près de 150.000 Syriens ont cherché refuge à l'étranger depuis le début de l'insurrection à la mi-mars 2011.

Un diplomate algérien chevronné, Lakhdar Brahimi, pourrait remplacer Kofi Annan comme émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe. Les Etats-Unis préparent par ailleurs de nouvelles sanctions contre le régime du président Bachar al Assad, a dit un responsable du département d'Etat qui a requis l'anonymat.

Sur le terrain, un chef rebelle, Abou Djamil, a assuré, après le retrait des insurgés jeudi du quartier de Salaheddine à l'issue de deux jours de violents combats de rue : "J'ai une soixantaine d'hommes en position sur la ligne de front et nous préparons une nouvelle attaque pour aujourd'hui".

Les habitants d'Alep ont profité d'une accalmie dans les combats pour fuir la ville à bord de voitures où s'entassaient matelas, réfrigérateurs et jouets d'enfants, tandis que deux avions de l'armée de l'air syrienne survolaient la ville.

Des coups de feu retentissaient toujours à Salaheddine, qui contrôle l'entrée sud d'Alep et que surveillait un drone.

Malgré les "snipers", des habitants du quartier ont tenté d'aller récupérer quelques biens dans leurs maisons détruites par les bombardements. Deux d'entre eux ont été blessés.

Sur le plan diplomatique, l'Iran a organisé jeudi à Téhéran une conférence internationale qui a réuni les représentants de 28 pays, tous proches de la position iranienne sur le dossier syrien et a réclamé un dialogue "sérieux et approfondi" entre le gouvernement de Damas et l'opposition syrienne.

Présente à la réunion, la coordinatrice des Nations unies à Téhéran, Consuelo Vidal-Bruce, a lu une déclaration du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, dénonçant la poursuite des combats et affirmant qu'"il n'y aura pas de vainqueur en Syrie".

PLUS DE 50.000 RÉFUGIÉS EN TURQUIE

"Nous sommes confrontés aujourd'hui à la sombre perspective d'une longue guerre civile qui détruira (en Syrie) le riche maillage de communautés intimement liées", a dit Ban Ki-moon.

Un diplomate chevronné, l'Algérien Lakhdar Brahimi, est pressenti pour succéder à Kofi Annan comme émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe sur la Syrie, à moins d'une surprise de dernière minute, dit-on de source diplomatique. La décision pourrait être annoncée en début de semaine prochaine.

Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies et prix Nobel de la Paix, a annoncé sa démission du poste de médiateur international pour la Syrie la semaine dernière en expliquant qu'il n'était pas en mesure de faire son travail compte tenu de l'impasse dans laquelle se trouve le Conseil de sécurité sur ce dossier.

Lakhdar Brahimi, qui est âgé de 78 ans, est un habitué des missions de médiation internationales difficiles pour le compte des Nations unies. Il a été le représentant spécial de l'Onu pour l'Afghanistan, avant et après la fin du régime taliban ; pour l'Irak après l'intervention des Etats-Unis qui a renversé Saddam Hussein et aussi en Afrique du Sud quand le pays est sorti du régime de l'apartheid.

D'après les Nations unies, près de 150.000 Syriens fuyant les combats ont trouvé refuge dans les pays voisins (Turquie, Jordanie, Liban, Irak) depuis le début de l'insurrection en mars 2011. L'exode se poursuit, notamment vers la Turquie en provenance d'Alep et des villages environnants.

Rien qu'en Turquie, plus de 50.000 réfugiés ont été recensés, dont 6.000 cette semaine, a dit lors d'une conférence de presse à Genève Adrian Edwards, porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Selon les chiffres des Nations unies, près de 46.000 réfugiés syriens sont en Jordanie, près de 37.000 au Liban, et plus de 13.500 en Irak.

Avec Mariam Karouny à Beyrouth, Arshad Mohammed à Washington, Yeganeh Torbati à Dubai, Marcus George, William Maclean et Maria Golovnina à Londres et Stephanie Nebehay à Genève, Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser