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L'ancien khmer rouge Douch condamné à 35 ans de prison

Kaing Guek Eav dit "Douch", ancien chef du centre de torture S-21, a été condamné à 35 ans de prison par le tribunal mixte chargé de juger les crimes du régime khmer rouge. Douch, qui était jugé à Phnom Penh, a été reconnu coupable de meurtre, torture et

Kaing Guek Eav dit "Douch", ancien chef du centre de torture S-21, a été condamné à 35 ans de prison par le tribunal mixte chargé de juger les crimes du régime khmer rouge. Douch, qui était jugé à Phnom Penh, a été reconnu coupable de meurtre, torture et - -

par Martin Petty et Prak Chan Thul PHNOM PENH (Reuters) - Le tribunal mixte chargé de juger les crimes du régime khmer rouge a condamné lundi...

par Martin Petty et Prak Chan Thul

PHNOM PENH (Reuters) - Le tribunal mixte chargé de juger les crimes du régime khmer rouge a condamné lundi l'ancien chef du centre de torture S-21, Kaing Guek Eav dit "Douch", à 35 ans de prison.

Douch a été reconnu coupable de meurtre, torture et crimes contre l'humanité. Plus de 14.000 personnes ont péri dans le centre S-21 durant le régime khmer rouge (1975-79).

Le tribunal a condamné Douch à 35 ans de prison mais ajouté qu'il ne purgerait que 30 ans, sa détention de cinq ans par l'armée cambodgienne ayant été jugée illégale.

Les procureurs avaient requis une peine d'emprisonnement de 40 ans contre l'ancien instituteur, âgé de 67 ans, et nombre de Cambodgiens espéraient la peine maximale dans l'espoir de tourner une page sanglante de l'histoire de leur pays.

Ce verdict est le premier rendu par cette cour mixte mise en place par la justice cambodgienne et les Nations unies.

Aujourd'hui converti au christianisme, Douch avait exprimé lors de son procès des "remords extrêmement douloureux" pour les souffrances des victimes.

L'énoncé du verdict a été diffusé en direct par la télévision cambodgienne.

OBSTACLES POLITIQUES

Le procès Douch était le premier de ceux dont est chargé le tribunal mixte. Si ce cas était nettement défini, ceux qui suivront le sont bien moins et risquent d'être plus compliqués à juger.

Quatre autres anciens dirigeants khmers rouges doivent comparaître pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité: l'ancien président Khieu Samphan, le "Frère numéro deux" Nuon Chea, l'ancien ministre des Affaires étrangères Ieng Sary et l'épouse de ce dernier, Ieng Thirith.

Outre les processus administratifs lents et pesants, l'obstacle à ces nouveaux procès pourrait venir, estiment les analystes, du gouvernement cambodgien, qui n'a jamais totalement appuyé le tribunal et a encore des liens historiques avec le régime khmer rouge.

De nombreux anciens membres de ce régime sont aujourd'hui membres de l'administration cambodgienne, où ils occupent souvent des fonctions importantes aux échelons provinciaux, voire national.

Les analystes les croient enclins à gêner les enquêtes et les activités du tribunal.

Le Premier ministre Hun Sen, lui-même ancien simple soldat khmer rouge, a mis en garde contre un risque de nouvelle guerre civile si l'enquête du tribunal se penchait trop sur les horreurs commises par Pol Pot, le "Frère numéro un", mort en 1998 sans avoir eu à répondre de ses actes.

Le ministre des Finances Keat Chhon a admis avoir servi d'interprète pour Pol Pot, et son collègue des Affaires étrangères Hor Namhong a été accusé d'avoir dirigé un centre de détention, ce qu'il nie.

Gregory Schwartz pour le service français