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L'agroalimentaire causerait de 19 à 29% des gaz à effet de serre

Selon une étude publiée mercredi et qui s'est penchée sur la totalité du système agroalimentaire, la production alimentaire pourrait représenter jusqu'à 29% des émissions humaines de gaz à effet de serre. /Photo prise le 7 août 2012/REUTERS/Jorge Adorno

Selon une étude publiée mercredi et qui s'est penchée sur la totalité du système agroalimentaire, la production alimentaire pourrait représenter jusqu'à 29% des émissions humaines de gaz à effet de serre. /Photo prise le 7 août 2012/REUTERS/Jorge Adorno - -

OSLO (Reuters) - La production alimentaire pourrait représenter jusqu'à 29% des émissions humaines de gaz à effet de serre, soit deux fois...

OSLO (Reuters) - La production alimentaire pourrait représenter jusqu'à 29% des émissions humaines de gaz à effet de serre, soit deux fois l'estimation des Nations unies pour les gaz émanant de l'agriculture, selon une étude publiée mercredi.

Le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI/CGIAR), chargé de coordonner la recherche agricole internationale, s'est intéressé aux émissions de la totalité du système agroalimentaire, y compris la déforestation, la production d'engrais et le transport, et non pas à la seule agriculture proprement dite.

Dans son rapport intitulé "Changement climatique et systèmes alimentaires", il estime que la production alimentaire est responsable de 19% à 29% de la totalité des émissions de gaz à effet de serre de l'espèce humaine, soit nettement plus que l'estimation de 14% avancée par les Nations unies qui est basée sur une définition plus étroite de l'agriculture.

Selon ses conclusions, il faut donc faire plus pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à l'alimentation.

"D'un point de vue alimentaire, (l'approche des Nations unies) n'a pas de sens", estime Bruce Campbell, qui dirige le programme de recherche du GCRAI sur le changement climatique, l'agriculture et la sécurité alimentaire.

Beaucoup de pays pourraient entreprendre d'importantes économies en réduisant les émissions, fait-il valoir. "Il y a de bonnes raisons économiques d'améliorer l'efficacité dans l'agriculture et pas seulement de réduire les gaz à effets de serre."

Par exemple, la Chine, pourrait nettement réduire ses émissions par une production plus efficace des engrais. Le Royaume-Uni pourrait baisser ses émissions en consommant l'agneau venant des exploitations néo-zélandaises plus efficaces qu'en élevant ses propres moutons.

Une moindre consommation de viande au profit des végétaux (légumes et des fruits) aiderait aussi. Faire pousser des céréales pour nourrir les animaux à viande nécessite beaucoup plus de terre et émet beaucoup plus de gaz à effet de serre que produire des céréales pour la consommation humaine.

Un autre rapport du GCRAI indique que le changement climatique pourrait réduire les rendements des trois principales céréales en terme de production calorique - maïs, blé et riz - dans les pays en développement dans les décennies à venir.

Cela pourrait forcer certains agriculteurs à procéder à des changement radicaux et cultiver des céréales plus adaptées aux sécheresses et aux inondations, comme l'igname, l'orge, le millet, le manioc ou encore les lentilles

"Le système agricole mondial est face à une bataille ardue pour nourrir neuf à dix milliards de personnes à l'horizon 2050. Le changement climatique représente un obstacle important dans cette lutte", lit-on dans le rapport, intitulé "Recalibrage de la production alimentaire dans le monde en développement".

Alister Doyle; Danielle Rouquié pour le service français