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Kurdes tués à Paris: Ankara proteste auprès de Catherine Colonna après la manifestation place de la République

Des portraits d'Emine Kara et Mir Perwer, tués par des tirs la veille dans le Xe arrondement, lors d'une manifestation de membres de la communauté kurde, le 24 décembre 2022 place de la République à Paris

Des portraits d'Emine Kara et Mir Perwer, tués par des tirs la veille dans le Xe arrondement, lors d'une manifestation de membres de la communauté kurde, le 24 décembre 2022 place de la République à Paris - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

Le ministre turc des Affaires étrangères a échangé ce jeudi avec son homologue française, près d'une semaine après l’attaque qui a visé un centre culturel kurde à Paris.

Le ministre turc des Affaires étrangères a protesté ce jeudi auprès de son homologue française Catherine Colonna contre la présence de responsables politiques français lors du rassemblement du 24 décembre à Paris après la mort de trois Kurdes dans une fusillade dans le Xe arrondissement de la capitale.

Plusieurs milliers de personnes, dont le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, avaient participé à la manifestation, marquée par des heurts, au lendemain de la mort de deux hommes et une femme, abattus rue d'Enghien par un homme de 69 ans, mis en examen et placé en détention provisoire pour "assassinat et tentative d’assassinat en raison de la race, de l’ethnie, de la nation ou de la religion."

Jean-Luc Mélenchon avait dénoncé un "acte terroriste". Des manifestants avaient également brandi des drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme terroriste par Ankara, mais qui a été en première ligne contre l'Etat Islamique, notamment à Kobané.

L'organisation "Le ministre Mevlut Cavusoglu (...) a souligné qu'il est inacceptable que des hommes politiques français aient assisté à des événements au cours desquels des drapeaux de l'organisation terroriste PKK et des affiches de son chef (Abdullah Öcalan, détenu) ont été brandis. Il a déclaré que la France ne devrait pas autoriser de telles manifestations", a fait savoir le ministère turc des Affaires étrangères à la suite d'un échange téléphonique entre le ministre et Catherine Colonna.

Le PKK doit "être distingué d’autres mouvements kurdes non-violents"

Dans un communiqué relayé dans la soirée sur les réseaux sociaux ce jeudi, le Quai d'Orsay a confirmé l'entretien téléphonique entre Mevlut Cavusoglu et Catherine Colonna. La ministre a "souligné le caractère odieux de l’attaque qui a visé un centre culturel kurde le 23 décembre 2022", explique Paris.

Catherine Colonna a "rappelé l’attachement de la France à la liberté de la presse et à la liberté d’expression. À cet égard, la Ministre a rappelé que le PKK, inscrit sur la liste européenne des organisations terroristes, devait être distingué d’autres mouvements kurdes non-violents", fait savoir le communiqué.

Enfin, la ministre française des Affaires étrangères a indiqué à Mevlut Cavusoglu que "la protection des emprises diplomatiques turques sur l’ensemble du territoire national [a] été rehaussée".

Ariel Guez avec Reuters