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Karadzic clame son innocence dès la réouverture de son procès

Radovan Karadzic, ancien chef politique des Serbes de Bosnie, a clamé son innocence à La Haye dès la reprise après quatre mois de suspension de son procès pour crimes de guerre devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). /Image du

Radovan Karadzic, ancien chef politique des Serbes de Bosnie, a clamé son innocence à La Haye dès la reprise après quatre mois de suspension de son procès pour crimes de guerre devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). /Image du - -

par Reed Stevenson LA HAYE - Radovan Karadzic, ancien chef politique des Serbes de Bosnie, a clamé son innocence à La Haye dès la reprise après...

par Reed Stevenson

LA HAYE (Reuters) - Radovan Karadzic, ancien chef politique des Serbes de Bosnie, a clamé son innocence à La Haye dès la reprise après quatre mois de suspension de son procès pour crimes de guerre devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

L'accusé, âgé de 64 ans, qui entend assurer personnellement sa défense et avait boycotté le début du procès en octobre, rejette les onze chefs d'inculpation retenus contre lui, dont deux pour génocide, pendant la guerre en Bosnie de 1992 à 1995.

"Ce que je vais présenter ici est la vérité inscrite dans le marbre", a-t-il affirmé à l'ouverture de l'audience, soulignant que les conflits qui ont ravagé les Balkans dans les années 1990 étaient la conséquence inéluctable de l'éclatement de la Yougoslavie.

"Tout ce que les Serbes ont fait est considéré comme un crime. La Yougoslavie ne pouvait éclater que par la guerre", a déclaré Karadzic, vêtu d'un costume sombre.

Parlant souvent de lui à la troisième personne, s'appuyant sur des enregistrements vidéo et audio pour renforcer sa démonstration, il s'exprimait en serbe et ses propos étaient traduits par un interprète.

L'accusé dispose de deux jours pour présenter sa version des faits avant que la parole ne revienne à l'accusation.

La semaine dernière, le TPIY a refusé un autre report des débats réclamé par l'ancien dirigeant serbo-bosniaque, qui avait demandé un nouveau délai lorsque les juges ont décidé de lui commettre d'office un avocat britannique, Richard Harvey.

"OBSTRUCTION"

La chambre d'appel a décidé qu'Harvey pouvait être maintenu comme conseil de Karadzic en raison du "comportement persistant d'obstruction" de l'ancien dirigeant serbe de Bosnie.

Richard Harvey a été désigné à la suite du boycottage par le prévenu des trois premiers jours de son procès, en octobre, et la cour lui a ordonné d'être aux côtés de son client pendant les audiences.

L'avocat britannique, accompagné d'un assistant, s'est assis dans une rangée derrière Karadzic, dont le conseiller juridique était également présent.

Le rôle exact de l'avocat sera déterminé une fois que Radovan Karadzic aura fait ses premières déclarations lundi et mardi. Si l'accusé décide ensuite de boycotter de nouveau le procès, il perdra le droit de se représenter lui-même et l'avocat commis d'office prendra la relève.

Radovan Karadzic, arrêté en juillet 2008 après onze ans de clandestinité, est accusé d'implication dans le génocide de 8.000 Musulmans à Srebrenica, l'épisode le plus sanglant du conflit bosniaque, et dans le siège de Sarajevo qui, entamé en 1992, a duré 43 mois et causé la mort de quelque 10.000 personnes.

Au début du procès en octobre, l'accusation s'est engagée à démontrer qu'il avait ordonné une campagne de nettoyage ethnique afin de faire "disparaître de la surface de la Terre" les Musulmans bosniaques. Au total, le conflit en Bosnie a fait environ 100.000 morts.

Guy Kerivel pour le service français