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Journaliste anticorruption assassinée à Malte: le "projet Daphne" dévoile de nouveaux éléments

Une femme porte le portrait de Daphne Caruana Galizia.

Une femme porte le portrait de Daphne Caruana Galizia. - Matthew Mirabelli / AFP

18 médias européens et américains se sont groupés autour du "Projet Daphne" pour poursuivre les investigations entreprises par Daphne Caruana Galizia et faire la lumière sur la mort de cette journaliste anticorruption assassinée à Malte en octobre dernier. Des éléments troublants font déjà surface.

18 médias européens et américains se trouvent associés au sein du "Projet Daphne". Leur objectif: reprendre les investigations de la journaliste Daphne Caruana Galizia, assassinée le 16 octobre 2017, là où elle les avait laissées, et faire la lumière sur la mort de la journaliste maltaise. Celle-ci est morte dans une explosion criminelle alors que son combat contre la corruption sur son île était bien connu et qu'elle avait cité plusieurs personnalités en vue de son pays. 

Trois personnes ont été arrêtées, accusées de l'avoir tuée, au début du mois de décembre 2017. Ces trois hommes liés au crime organisé ont préféré garder le silence jusqu'à présent, précisant seulement qu'ils plaidaient non coupable. Mais de nouveaux éléments commencent à parler à leur place, comme le souligne Le Monde, qui fait partie du "Projet Daphne", sur son site internet. 

La piste politique n'a pas été explorée 

Tout d'abord, il est établi que les téléphones des trois suspects ont borné à plusieurs reprises près du lieu de l'explosion qui a emporté la vie de Daphne Caruana Galizia les jours précédant l'assassinat. De plus, deux témoins ont assuré aux journalistes du "Projet Daphne" sous couvert d'anonymat, que le ministre de l'Economie, Chris Cardona, qui avait par le passé porté plainte contre la reporter et militante anticorruption pour diffamation, avait été vu dans un bar situé au centre de l'île en compagnie de l'un des assassins quelques semaines après l'explosion. 

L'intéressé a démenti la survenue d'un tel rendez-vous mais devant les journalistes du "Projet Daphne" il a ajouté " ne pas se souvenir" s'il avait pu ou non rencontrer fortuitement l'un des hommes aujourd'hui accusés. 

Si ces éléments troublants émergent à présent, les enquêteurs n'ont pas retenu pour le moment la piste d'un éventuel commanditaire appartenant au milieu politique. 

Robin Verner