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"Jour le plus sanglant" en Syrie avant l'arrivée d'observateurs

Manifestants hostiles au pouvoir syrien lors des funérailles de manifestants, à Zabadani dans la banlieue de Damas. Les forces syriennes ont fait de la journée de mardi "la plus sanglante de la révolution syrienne" en tuant 111 personnes, selon une ONG d'

Manifestants hostiles au pouvoir syrien lors des funérailles de manifestants, à Zabadani dans la banlieue de Damas. Les forces syriennes ont fait de la journée de mardi "la plus sanglante de la révolution syrienne" en tuant 111 personnes, selon une ONG d' - -

par Dominic Evans BEYROUTH (Reuters) - Les forces syriennes ont fait de la journée de mardi "la plus sanglante de la révolution syrienne" en tuant...

par Dominic Evans

BEYROUTH (Reuters) - Les forces syriennes ont fait de la journée de mardi "la plus sanglante de la révolution syrienne" en tuant 111 personnes, dit mercredi une ONG d'opposants, à la veille de l'arrivée d'observateurs de la Ligue arabe.

"Une tuerie d'une ampleur sans précédent a eu lieu en Syrie mardi, causant près de 120 morts", a dit le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

"Il est urgent que le Conseil de sécurité des Nations unies se prononce par une résolution ferme qui exige la fin de la répression", a-t-il ajouté.

Rami Abdoulrahmane, de l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, affirme que 111 civils et activistes ont été tués, auxquels il faut ajouter une centaine de déserteurs tués dans la région d'Idlib depuis lundi.

Les rebelles ont détruit 17 véhicules militaires dans la province d'Idlib depuis dimanche et tué 14 membres des forces de sécurité mardi dans une embuscade près de Deraa, dans le Sud.

Par ailleurs, cinq techniciens iraniens ont été enlevés par des inconnus à Homs, autre foyer de la contestation du régime du président Bachar al Assad.

La répression des manifestations depuis neuf mois alimente les risques d'une guerre civile en Syrie où le président Assad, 46 ans, refuse de négocier avec l'opposition malgré des sanctions et pressions internationales.

Les évènements sont difficiles à vérifier car le régime empêche la plupart des médias indépendants de travailler en Syrie.

"EN UNE SEMAINE, NOUS SAURONS"

Le Conseil national syrien (CNS), principal organe d'opposition, a évalué à 250 morts le bilan des deux derniers jours et pressé la Ligue arabe et les Nations unies de protéger les civils.

Le CNS a demandé "une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu pour évoquer les massacres du régime à Djabal al Zaouïah, Idlib et Homs en particulier" et appelé à la création de "zones de sécurité" sous protection internationale.

Une équipe d'émissaires de la Ligue arabe est attendu en Syrie jeudi pour préparer l'arrivée à la fin du mois de 150 observateurs.

La Syrie a signé lundi avec l'organisation panarabe, après avoir reculé plusieurs semaines, un accord prévoyant l'arrêt de la répression, la libération de tous les prisonniers politiques, le retour de l'armée dans les casernes et l'ouverture aux médias internationaux.

Les observateurs seront chargés de vérifier son application. "En l'espace d'une semaine à partir du début de l'opération, nous saurons (si Damas se conforme au protocole)", a dit à Reuters le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elarabi.

Les opposants syriens sont sceptiques sur la volonté d'Assad de mettre en oeuvre ce plan qui, s'il était appliqué, renforcerait les manifestants qui réclament le départ du président.

Les Nations unies évaluent le bilan de la répression à plus de 5.000 morts.

Il y a plusieurs semaines, le gouvernement syrien a affirmé que 1.100 membres des forces de sécurité avaient été tués par des "groupes terroristes armés".

La rébellion armée s'est renforcé ces dernières semaine, tendant des embuscades aux forces gouvernementales.

Clément Guillou pour le service français, édité par Gilles Trequesser