JO : les douaniers britanniques menacent de faire grève

A J-7 du coup d’envoi des JO, Londres fait face à une menace de grève qui affecterait l'aéroport d’Heathrow : les gardes-frontières ont annoncé qu'ils cesseraient le travail le 26 juillet, à la veille de la cérémonie d'ouverture. « C’est absolument choquant », estime un Londonien.

Alors que le coup d’envoi des Jeux Olympiques approche, une menace de grève pourrait affecter l’aéroport d’Heathrow : les gardes-frontières ont annoncé qu’ils cesseraient de travailler le 26 juillet, à la veille de la cérémonie d’ouverture.
Suppressions de postes et gel des salaires : voilà les deux motifs de la colère de ces salariés. La faute selon eux à la privatisation des services publics, à la suite des mesures d’austérité drastiques imposées par le gouvernement Cameron pour faire face à la crise. Conséquence : 5 300 postes ont été supprimés dans le service de l’immigration britannique, soit 22% des effectifs, déjà réduits de 1 500 postes il y a deux ans. Pour les salariés, c’en est trop : leurs conditions de travail sont devenues intenables, disent-ils. « Nous allons causer un maximum de souffrance», a annoncé leur syndicat, qui envisage d’autres plans d’actions pendant les JO. De son côté, la ministre de l’intérieur Theresa May assure que des plans de secours seront mis en place pour éviter l’encombrement dans les aéroports. Plus de 100 000 passagers vont passer chaque jour à Heathrow dès la semaine prochaine : c’est 20 % de plus qu’en temps normal.

David Cameron condamne la menace de grève

David Cameron, Premier ministre britannique, a condamné ce jeudi cette menace de grève, en soulignant qu’elle ne serait « pas juste » et « pas justifiée ». Même sans grève, la situation est chaotique depuis plusieurs mois à l'aéroport londonien d'Heathrow, avec de longues files d'attente pour passer aux contrôles. Une situation que les syndicats ont imputé aux réductions budgétaires du gouvernement. Par ailleurs, environ 400 employés des chemins de fer ont menacé de faire grève pendant trois jours dans le centre de l'Angleterre pendant les JO.

« C’est presque du terrorisme ! »

« Fier d’être l’aéroport d’accueil des JO » : ce message affiché partout passe désormais très mal auprès des voyageurs. Une grève à la veille des Jeux Olympiques, Mary n’en revient pas : « Je pense que c’est inapproprié de faire grève avant un moment si important pour la Grande-Bretagne.» John, lui, arrive d’Oxford : « C’est absolument choquant. Il y aura des retards, tout le monde sera mécontent… C’est terrible. Ils devraient être plus patriotes. » Mayer, qui vient d’Afrique du Sud pour les JO, ne veut pas y croire : « Cela n’arrivera pas, car le bons sens l’emportera. Ce serait idiot et égoïste de la part de ces gens de gâcher les Jeux, c’est presque du terrorisme ! »

« Je comprends la frustration des douaniers, mais... »

Kevin est steward pour la compagnie aérienne britannique British Airways : « Je pense que c’est de l’opportunisme. En anglais, on appelle ça "brinkmanship", du jusqu’au-boutisme. La grève est prévue le 26, mais tout peut changer. Ça dépend de qui sera le plus fort. Les douaniers ont des problèmes, donc je peux comprendre leur frustration. Mais je ne peux concevoir que les syndicats pensent que c’est la bonne chose à faire. C’est déjà compliqué pour les voyageurs extra-communautaires parce que les queues aux contrôles de passeports sont très longues. Nous sommes très fiers d’accueillir les jeux, nous représentons notre pays. Cette situation est une grande honte pour nous. »

La Rédaction, avec Cécile Bourgneuf