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Ivanka Trump rompt en douceur avec son père sur les enfants migrants et la presse

Ivanka Trump

Ivanka Trump - Jim WATSON / AFP

Lors d'une conférence ce jeudi à Washington, Ivanka Trump a fait entendre une voix différente de celle de son père sur les sujets des migrants et de la presse.

Manières policées, voix posée et quelques éclats de rire contrôlés, Ivanka Trump s'est démarquée jeudi du virulent discours sur l'immigration et la presse de son père, qui a réagi en taclant sa bête noire, les médias généralistes. Voir plus de 2.500 enfants migrants séparés de leurs parents entrés illégalement aux Etats-Unis a été "l'un des pires moments" qu'elle ait vécus depuis son arrivée à la Maison Blanche, a confié la proche conseillère du président américain. "J'ai une opinion très forte là-dessus et je suis très, farouchement, contre la séparation des familles", a insisté cette mère de trois enfants, lors d'une conférence organisée par le site Axios à Washington. Avant toutefois de nuancer: "L'immigration est un sujet extraordinairement complexe". 

"La fille d'une immigrée" 

"Je suis la fille d'une immigrée", a-t-elle poursuivi en référence à sa mère Ivana, qui a grandi dans ce qui était à l'époque la Tchécoslovaquie. "Mais nous vivons dans un Etat de droit (...) et nous devons donc faire très attention à ne pas encourager des comportements qui mettent les enfants en danger".

Les voix d'enfants migrants en pleurs après avoir été séparés au nom de la politique de "tolérance zéro" sur l'immigration de Donald Trump, mise en oeuvre début mai, ont fait le tour du monde. Face au scandale, le président américain a reculé fin juin, affirmant avoir en cela été influencé par son épouse... et sa fille.

"Ennemi du peuple" 

Dans une autre prise de distance marquée, Ivanka Trump a affirmé jeudi ne pas considérer les journalistes comme "l'ennemi du peuple", une expression de son père, qui multiplie les coups de boutoir contre les médias. Sur ce point, le président américain a plus tard fait mine de lui donner raison... tout en éreintant au passage les médias généralistes, qu'il a rebaptisés "Fake News" (fausses informations). "Ils ont demandé à ma fille Ivanka si les médias étaient l'ennemi du peuple. Elle a correctement répondu non", a-t-il écrit sur Twitter. "Ce sont les FAKE NEWS, qui représentent une grande partie de la presse, qui sont l'ennemi du peuple!". 

Quant aux propos d'Ivanka sur les migrants, la Maison Blanche a botté en touche. "Le président lui-même a affirmé qu'il n'aimait pas l'idée des familles séparées", a réagi sa porte-parole, Sarah Sanders, avant de ponctuer: "Nous n'aimons pas l'idée de laisser entrer des gens dans notre pays si nous ne savons pas qui ils sont, où ils vont et pourquoi ils viennent". 

R.V. avec AFP