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Israël veut "accentuer la pression" militaire dans la bande de Gaza

Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse en Israël le 22 novembre 2023.

Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse en Israël le 22 novembre 2023. - BFMTV

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis, ce samedi, que son pays allait continuer sa "juste guerre" pour "éliminer le Hamas".

Après un véto américain à l'ONU sur une résolution proposant un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, où le bilan des victimes s'alourdit, Israël s'est dit déterminé, ce samedi, à "accentuer la pression" dans sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.

L'armée israélienne a mené des dizaines de frappes aériennes dans les zones de Khan Younès et de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, l'une près de tentes de déplacés dans le secteur d'Al Mawasi, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

Des combats de rue acharnés ont également lieu samedi à Khan Younès, dans la ville de Gaza ou à Jabaliya, dans le nord, entre les membres du mouvement islamiste Hamas et l'armée israélienne.

"Anéantir" le Hamas

Le général Halevi, chef de l'armée israélienne, a appelé à "accentuer la pression" militaire contre le mouvement palestinien Hamas dans le territoire palestinien. Le bilan des victimes ne cesse de s'alourdir: ces dernières 24 heures, les corps d'au moins 133 Palestiniens tués ont été transférés dans des hôpitaux, selon le ministère de la Santé Hamas, mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. De même source, plus de 17.700 palestiniens sont morts dans la bande de Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants, depuis le début de la guerre.

Celle-ci a été déclenchée par l'attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre par des commandos du Hamas qui se sont infiltrés depuis Gaza sur le territoire israélien, au cours de laquelle 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités israéliennes. Environ 240 personnes avaient été prises en otage et emmenées à Gaza où 137 sont toujours retenues, selon la même source.

Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni, entre autres, et promis de ramener les otages. La branche armée du Hamas a de son côté revendiqué samedi de nouveaux tirs de roquettes sur le sud d'Israël, depuis la bande de Gaza.

Après un peu plus de deux mois de guerre, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées dans le territoire palestinien, où 85% de la population a été déplacée, selon l'ONU. Des maladies se propagent en raison de la surpopulation et des mauvaises conditions sanitaires dans les abris de l'agence de l'ONU dédiée aux réfugiés palestiniens (UNRWA) dans le sud du territoire.

Dans la ville de Gaza, des milliers de personnes ont trouvé abri à l'hôpital al-Chifa, hors service après avoir été évacué par l'armée israélienne il y a une quinzaine de jours, selon un journaliste de l’AFP. Des déplacés ont installé des centaines de tentes de fortune faites de tissu recouvert de plastique ou de nylon dans les jardins et les cours intérieures. Dans le camp de Jabaliya, le marché a été transformé en cimetière, avec des tombes creusées à la hâte.

Yazid Al Arqan, qui fait partie d'un groupe de Palestiniens arrivant à l'hôpital al-Aqsa de Deir el-Balah, au centre de l'étroite bande de terre, affirme qu'ils ont été "torturés" et laissés "sans eau ni nourriture pendant cinq jours" par des soldats israéliens avant d'être relâchés.

Tout au sud, près de la frontière égyptienne, une grande partie des 1,9 million de Gazaouis qui ont fui les combats et les bombes se retrouvent acculés à Rafah, à la frontière égyptienne, transformé en vaste camp de réfugiés. Les distributions d'aide restent très limitées et insuffisantes, et les Gazaouis réfugiés à Rafah survivent comme ils le peuvent. 

Le blocage par Washington de la résolution du Conseil de sécurité appelant à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" a été condamné par plusieurs pays, des ONG, le Hamas et l'Autorité palestinienne. Son président Mahmoud Abbas a déclaré samedi qu'il tenait les Etats-Unis pour "responsables de l'effusion de sang" à Gaza.

Pour sa part, l'Iran a mis en garde contre "la possibilité" d'"une explosion incontrôlable" au Moyen-Orient, tandis que les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par Téhéran, ont menacé d'attaquer tout navire dans la mer Rouge se dirigeant vers Israël si la population de la bande de Gaza ne recevait pas l'aide dont elle a besoin.

"Si le monde ne s'occupe pas de ça (...), nous agirons pour mettre un terme à ce siège naval", a réagi le chef du Conseil national de la sécurité israélien, Tzachi Hanegbi.

Loin de marquer le pas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis que son pays allait continuer sa "juste guerre" pour "éliminer le Hamas".

Le bilan s'est également alourdi en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, où trois hommes ont été tués par l'armée israélienne d'après le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne. De son côté, Israël a indiqué vendredi avoir perdu 93 soldats à Gaza depuis le début de la guerre, ajoutant que deux autres militaires avaient été blessés lors d'une récente opération israélienne visant à libérer des otages qui s'est soldée par un échec.

Samedi, les proches d'un otage israélien de 25 ans enlevé le 7 octobre ont confirmé sa mort. Le Hamas avait auparavant affirmé qu'un otage avait été tué au cours de la tentative de libération des otages par l'armée. Les familles de captifs du Hamas et de groupes affiliés sont toujours rongés par l'angoisse. 

Plusieurs centaines de personnes se sont par ailleurs rassemblées à Tel-Aviv samedi soir pour appeler à la libération des otages. "Nous voulons pousser le gouvernement à conclure un accord pour les libérer", a déclaré aux participants Eli Eliezer, un proche des otages. Fin novembre, 105 otages, dont 80 Israéliens, avaient été libérés dans le cadre d'un accord de trêve de sept jours, en échange de 240 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israélienne.

MA avec AFP