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Israël va libérer 104 détenus arabes

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors du conseil des ministres hebdomadaire. Le principe de la libération de 104 prisonniers arabes a été approuvé afin de faciliter une relance des négociations de paix avec les Palestiniens. /Photo prise l

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors du conseil des ministres hebdomadaire. Le principe de la libération de 104 prisonniers arabes a été approuvé afin de faciliter une relance des négociations de paix avec les Palestiniens. /Photo prise l - -

par Ori Lewis et Allyn Fisher-Ilan JERUSALEM (Reuters) - Le Conseil des ministres israélien a donné son feu vert dimanche à la libération de 104...

par Ori Lewis et Allyn Fisher-Ilan

JERUSALEM (Reuters) - Le Conseil des ministres israélien a donné son feu vert dimanche à la libération de 104 détenus arabes pour faciliter la reprise des négociations de paix avec les Palestiniens, gelées depuis 2010.

Les discussions pourraient reprendre dès mardi à Washington.

Treize ministres du gouvernement de Benjamin Netanyahu ont approuvé les libérations, sept s'y sont opposés et deux se sont abstenus, a précisé un responsable gouvernemental.

"Le Conseil a autorisé l'ouverture de discussions diplomatiques entre Israël et les Palestiniens", a précisé le gouvernement dans un communiqué.

A l'ouverture du Conseil des ministres, qui avait été retardé d'une heure, le chef du gouvernement a exhorté les ministres d'extrême droite à ne pas s'opposer à la libération des prisonniers.

"Ce n'est un moment facile ni pour moi, ni pour les ministres, ni pour les familles endeuillées dont je comprends les sentiments", a-t-il dit. "Mais il y a des moments où il faut prendre des décisions difficiles pour le bien de la nation."

Les ministres ont également examiné un projet de loi qui prévoit l'organisation d'un référendum sur tout futur accord qui entraînerait un retrait israélien de territoires conquis pendant la guerre des Six-Jours en juin 1967.

Ce texte sera présenté à la Knesset, le Parlement, dans les jours qui viennent.

A Ramallah, en Cisjordanie, siège de l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, des centaines de membres du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) ont manifesté dimanche pour dénoncer la reprise des négociations avec Israël. Ils ont lancé des pierres sur les forces de sécurité palestiniennes.

Des militants du FPLP ont également défilé dans la bande de Gaza, contrôlée par les islamistes du Hamas, en scandant "Abbas, notre terre n'est pas à vendre !" et en prônant la lutte armée contre l'Etat juif.

"AU MOINS NEUF MOIS DE DISCUSSIONS"

Le feu vert d'Israël pour libérer 104 détenus arrêtés avant la conclusion des accords intérimaires de 1993 est une étape essentielle vers une reprise des négociations de paix.

Mahmoud Abbas a fait de la libération de ces détenus une condition à la reprise des discussions.

Le projet de Netanyahu, expliquent des responsables gouvernementaux, est de libérer les détenus en quatre étapes au moins, étalées sur une période de neuf mois. Un premier groupe serait libéré dans les prochaines semaines, mais seulement après la reprise des négociations.

Les discussions "dureront au moins neuf mois avec pour objectif d'examiner s'il est possible dans ce délai de parvenir à un accord avec les Palestiniens", avait déclaré samedi le Premier ministre israélien.

Il avait rappelé qu'il avait rejeté plusieurs revendications palestiniennes, comme le gel des activités de colonisation.

"Avec toute l'importance que j'attache au processus diplomatique, je n'étais pas prêt à accepter les exigences des Palestiniens d'un retrait (militaire) et d'un gel (de la colonisation) comme conditions préalables à la reprise des négociations", a-t-il expliqué.

Le gouvernement devrait mandater Benjamin Netanyahu pour diriger une équipe de quatre ministres chargés de décider quels détenus, sur un total de plusieurs milliers, seront remis en liberté.

Le ministre israélien de l'Energie, Silvan Shalom, a déclaré que la reprise des pourparlers pourrait intervenir à partir du 30 juillet. Un haut responsable palestinien a également évoqué une réunion mardi à Washington.

Silvan Shalom a estimé vendredi que libérer des prisonniers qui ont "du sang sur les mains" était "une mesure difficile, mais il faut replacer cela dans un cadre plus large, qui est la reprise des négociations".

Jean-Stéphane Brosse, Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français