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Israël lance l'enquête sur l'abordage de la flottille pour gaza

La commission d'enquête mise en place par Israël pour faire la lumière sur l'abordage sanglant le 31 mai d'une flotille internationale se dirigeant vers Gaza a tenu lundi sa séance inaugurale. Elle se compose (de gauche à droite) de deux observateurs, le

La commission d'enquête mise en place par Israël pour faire la lumière sur l'abordage sanglant le 31 mai d'une flotille internationale se dirigeant vers Gaza a tenu lundi sa séance inaugurale. Elle se compose (de gauche à droite) de deux observateurs, le - -

par Joseph Nasr JERUSALEM (Reuters) - La commission d'enquête mise sur pied par Israël pour faire la lumière sur l'abordage sanglant d'une...

par Joseph Nasr

JERUSALEM (Reuters) - La commission d'enquête mise sur pied par Israël pour faire la lumière sur l'abordage sanglant d'une flottille en route pour Gaza le 31 mai a tenu lundi sa séance inaugurale, en attendant les auditions du Premier ministre et du ministre de la Défense israéliens.

La Turquie, qui a perdu neuf de ses ressortissants lors de cet assaut donné par des fusiliers-marins de Tsahal dans les eaux internationales, a d'ores et déjà fait savoir qu'elle considérait que cette enquête serait menée de manière partiale.

Placé sous le feu des critiques de la communauté internationale à l'issue de cette violente interception en haute mer, Israël n'a pas pour autant accepté la proposition du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, de créer une enquête internationale indépendante.

Au lieu de cela, le gouvernement israélien a confié lui-même l'enquête à une commission présidée par un ancien juge de la Cour suprême, Jacob Turkel.

Les deux autres membres israéliens sont un expert de droit international et un général à la retraite. Y siègent également deux observateurs internationaux: David Trimble, ancien Premier ministre d'Irlande du Nord et lauréat du prix Nobel de la paix, et Ken Watkin, un magistrat canadien.

Pour cette première séance inaugurale au complet, le président de la commission a déclaré que ses membres avaient décidé "de convoquer prochainement le Premier ministre, le ministre de la Défense, le chef d'état-major ainsi que d'autres hauts responsables".

Dans cette optique, l'observateur irlandais a fait valoir que la commission était "déterminée à ce que l'enquête soit menée de manière rigoureuse et que celle-ci puisse, de ce fait, apporter une contribution positive à la paix".

L'AMIRAL MULLEN SOUTIENT ISRAËL

Le juge Turkel a expliqué que la mission de la commission serait d'établir, au regard du droit international, si le blocus maritime de Gaza et l'assaut mené contre la flottille étaient légitimes.

Soucieux d'apaiser les critiques émanant de la communauté internationale, le gouvernement israélien a décidé le 20 juin d'alléger les conditions du blocus de la bande de Gaza, ouvrant ainsi la voie à l'importation de nombreux produits de consommation. L'interdiction des armes et des matériaux pouvant servir à leur fabrication est en revanche maintenue.

En visite dimanche à Tel Aviv, l'amiral Mike Mullen, chef d'état-major interarmes de l'armée américaine, a affiché son soutien aux responsables israéliens.

"Ils (Israël) ont permis l'accès de l'aide humanitaire à Gaza mais ils ne peuvent autoriser l'entrée d'armes, et cela nous le comprenons très bien", a dit l'amiral américain, cité par un diplomate.

Selon la même source, Mullen et ses hôtes ont discuté des moyens d'envoyer "un message stratégique au monde", notamment celui de dire que "les flottilles d'aide pourraient finir par devenir des flottilles de guerre".

Bien que Benjamin Netanyahu soit appelé à témoigner dans cette enquête, ce qui pourrait le fragiliser à la tête du gouvernement, il existe très peu de chances que la coalition au pouvoir soit ébranlée par cette affaire, étant donné la faiblesse du mandat assigné à cette commission.

Sur ce sujet, de nombreuses enquêtes d'opinion ont montré qu'une majorité d'Israéliens soutenaient Tsahal pour cette opération, même si beaucoup d'entre eux ne comprennent pas pourquoi l'armée a sous-estimé la capacité de résistance des occupants de la flottille.

Olivier Guillemain pour le service français, édité par Gilles Trequesser