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Israël exclut de prolonger le moratoire sur les colonies

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Selon des sources proches des négociations, Israël a rejeté une proposition du président égyptien Hosni Moubarak de prolonger de trois mois le gel des nouvelles constructions dans les implantations juives

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Selon des sources proches des négociations, Israël a rejeté une proposition du président égyptien Hosni Moubarak de prolonger de trois mois le gel des nouvelles constructions dans les implantations juives - -

par Jeffrey Heller JERUSALEM (Reuters) - Israël a rejeté une proposition du président égyptien Hosni Moubarak de prolonger de trois mois le gel des...

par Jeffrey Heller

JERUSALEM (Reuters) - Israël a rejeté une proposition du président égyptien Hosni Moubarak de prolonger de trois mois le gel des nouvelles constructions dans les implantations juives de Cisjordanie, rapportent jeudi des sources proches des négociations.

L'expiration du moratoire à la fin du mois menace de faire capoter les pourparlers directs de paix relancés il y a deux semaines à peine, après vingt mois de suspension.

Hillary Clinton a rencontré à Ramallah (Cisjordanie) le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, au lendemain d'un entretien entre Abbas et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Jérusalem.

Dans une interview accordée à ABC News, la secrétaire d'Etat américaine a déclaré que les pourparlers de paix progressaient de manière constructive. "Je dirais qu'ils se déroulent selon un schéma constructif, ce qui est très rassurant pour nous."

Elle ajouté que les Etats-Unis espèrent toujours qu'Israël prorogera son moratoire au-delà du 30 septembre. "C'est en tout cas notre espoir. Nous avons aussi dit que nous soutiendrons tout accord auquel parviendront les deux parties".

Mardi, des pourparlers avaient déjà eu lieu dans la station balnéaire égyptienne de Charm el Cheikh. C'est là que, selon ses dires, Hosni Moubarak a proposé à Netanyahu de prolonger le moratoire de trois mois.

"J'ai parlé de cette question avec lui et lui ai dit de donner trois mois de plus au moratoire pendant les négociations", a déclaré le président égyptien dans une interview à la première chaîne de télévision israélienne.

Des responsables proches des négociations ont ajouté que les Etats-Unis avaient lancé une proposition similaire, que le Premier ministre israélien a également déclinée.

NÉGOCIER LES FRONTIÈRES

Réunis jeudi à Bruxelles, les dirigeants de l'Union européenne comptaient à leur tour demander à Israël de prolonger le moratoire, selon un projet de communiqué vu par Reuters.

Dans un communiqué, les services du Premier ministre ont indiqué qu'aucun commentaire ne serait fait sur le contenu des discussions en cours et que Benjamin Netanyahu s'en tenait à sa position publiquement affichée.

Le chef du gouvernement israélien a indiqué qu'il ne prolongerait sans doute pas le moratoire mais qu'il limiterait l'ampleur des futurs chantiers.

Hosni Moubarak a fait valoir que pendant un nouveau moratoire de trois mois, Israéliens et Palestiniens pourraient négocier les frontières d'un futur Etat palestinien.

Israël estime qu'un tel accord pourrait prendre la forme d'un échange de territoires en vertu duquel il conserverait les grands blocs de peuplement en Cisjordanie, où vivent 300.000 colons juifs.

S'y ajoutent les 200.000 juifs qui vivent à Jérusalem-Est, également prise par les Israéliens pendant la Guerre des Six-Jours, en 1967, ou dans des zones de Cisjordanie proches de la ville et annexées à Jérusalem après le conflit.

Une fois conclu un accord sur les frontières, a expliqué Hosni Moubarak, Israël pourrait construire au sein de ses futures frontières et les Palestiniens faire de même, ce qui résoudrait la question du gel des colonies.

Les Etats-Unis ont fait état mercredi de progrès dans les négociations entre Israéliens et Palestiniens sur la question des colonies.

"Les deux dirigeants ne laissent pas les questions difficiles pour la fin de leurs négociations (...). Nous le prenons comme un signe fort de leur conviction que la paix est possible", a déclaré l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, qui doit poursuivre sa tournée régionale jeudi par des étapes en Syrie et au Liban.

Il a précisé que les négociateurs des deux camps se retrouveraient la semaine prochaine pour fixer la date de nouvelles discussions entre Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas.

Jean-Stéphane Brosse et Jean-Loup Fiévet pour le service français, édité par Gilles Trequesser