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Iran: des milliers de chiens errants vaccinés et munis de GPS

Ce refuge, construit dans la ville de Hashtgerd, à 70 kilomètres de Téhéran, est le premier d'Iran. Comme cette chienne, de nombreux animaux abandonnés y ont été recueillis et sont proposés à l'adoption.

Ce refuge, construit dans la ville de Hashtgerd, à 70 kilomètres de Téhéran, est le premier d'Iran. Comme cette chienne, de nombreux animaux abandonnés y ont été recueillis et sont proposés à l'adoption. - Behrouz Mehri-AFP

Une opération de vaccination et d'équipement GPS des chiens errants a débuté la semaine dernière en Iran. Par cette campagne, les associations de défense des animaux espèrent sensibiliser la population iranienne à la cause des chiens, souvent tués ou abandonnés.

C'est une première. Les chiens errants qui peuplent les montagnes autour de Téhéran seront bientôt tous vaccinés et équipés de GPS pour être localisés. Pour ce faire, la municipalité de la capitale iranienne s'est associée à plusieurs organisations de protection des animaux. L'un des responsables du projet, Reza Ghadimi, a expliqué que les colliers GPS permettront de localiser les chiens afin de les soigner "à intervalles réguliers".

Depuis la semaine dernière, 200 chiens ont déjà pu être vaccinés dans la région de Darakeh au nord de l'Iran. "70% des chiens de Darakeh ont été vaccinés et équipés d'un collier", assure le responsable de la Société pour la protection des animaux urbains, Ali Jalali, qui a fourni les vétérinaires volontaires pour ce projet. Au total, plus de 2.800 animaux sont encore à vacciner. 

Une cohabitation difficile avec les habitants

Ce projet est une victoire pour les associations de défense des animaux. Alors que les chiens errants sont souvent tués par la population ou les services de la ville, le projet leur offre une alternative aux chasses clandestines dont ils font les frais. Revenus à l'état sauvage, les chiens vivent en meute et descendent régulièrement dans les rues de Téhéran à la recherche de nourriture.

Un phénomène qui inquiète les habitants, craignant de se faire mordre ou attaquer, et qui les pousse parfois à les éliminer. "Les gens devraient être rassurés, ces chiens ne les attaqueront pas", a déclaré Ali Jalali. La municipalité "va utiliser d'autres méthodes que tuer les chiens pour les empêcher d'entrer dans la ville et contrôler leur population", a assuré Reza Ghadimi. Afin de les inciter à rester dans les montagnes, de la nourriture leur sera notamment fournie.

De nombreux chiens abandonnés

Par cette campagne, Reza Ghadimi espère "créer une culture de protection des animaux" au sein de la société iranienne. La possession de chiens est une mode importée de l'Occident qui est très mal vue par les autorités iraniennes. Cet animal est considéré comme impur dans les mœurs islamiques, particulièrement lorsqu'il vit dans la maison de ses maîtres. En Iran, il est interdit de promener son chien dans un lieu public ou de le transporter en voiture. Ses délits peuvent entraîner la saisie immédiate de l'animal et la confiscation du véhicule.

En novembre dernier, des députés ultraconservateurs avaient soumis au Parlement un texte qui punirait les propriétaires de chiens de 74 coups de fouet ou de lourdes amendes. Cette proposition de loi avait provoqué en Iran une forte indignation et mobilisation des amoureux des chiens. Mais ce sont les animaux qui ont été les plus pénalisés par cette législation répressive. En effet, un grand nombre de chiens s'étant réfugiés dans les montagnes autour de Téhéran, étaient autrefois des chiens de compagnie. Nombre d'entre eux ont été abandonnés.

Johanne-Eva Desvages avec AFP