BFMTV
International

Inde: une femme découvre que son mari lui a volé un rein pour le revendre

Une femme et sa fille à New Delhi, le 20 décembre 2016 (photo d'illustration).

Une femme et sa fille à New Delhi, le 20 décembre 2016 (photo d'illustration). - CHANDAN KHANNA / AFP

Sous prétexte d'une opération de l'appendicite, le rein droit de la jeune femme lui a été retiré à son insu dans un hôpital de Calcutta.

Un homme et son frère ont été arrêtés dans l'est de l'Inde au début du mois de février pour avoir piégé l'épouse du premier afin de lui voler un rein et de le revendre à son insu. Comme le rapportent plusieurs médias indiens anglophones, comme le Hindustan Times et le Telegraph, l'arrestation fait suite à une plainte déposée le 2 février par la victime, prénommée Rita et âgée de 28 ans. Cette mère d'un enfant de 11 ans a expliqué avoir commencé à souffrir de violents maux de ventre il y a deux ans, avant de réussir à convaincre son mari de l'emmener chez le médecin afin d'être soignée.

Lors de sa consultation dans un hôpital de Calcutta, dans l'état du Bengale-occidental, la jeune femme s'entend dire qu'elle doit être opérée de l'appendicite. L'intervention a lieu le lendemain, son mari insiste ensuite pour qu'elle n'en parle à personne. Mais au bout de quelques mois, des douleurs réapparaissent, plus intenses encore qu'avant l'opération, notamment dans le dos. Lors d'une nouvelle consultation il y a trois mois, un médecin explique à la jeune mère de famille qu'elle n'a plus de rein droit. Ce que confirme ensuite un second praticien.

La belle-famille mécontente de la dot

Le mari a confessé avoir vendu le rein de son épouse à un homme d'affaires. Contacté par le Telegraph, il prétend que sa femme était consentante et qu'elle aurait même signé une lettre précisant son accord, ce qu'elle nie farouchement. 

"Il a vendu mon rein parce que ma famille n'a pas répondu à ses attentes concernant la dot", explique la jeune femme, citée par le Hindustan Times.

Quand le couple s'est marié en 2005, la famille de la mariée a donné à celle de son époux de l'or, de l'argent et 180.000 roupies (2.280 euros). Mais cela n'aurait pas suffi à la belle-famille, qui n'aurait eu de cesse de réclamer plus, et n'aurait pas hésité à harceler et à "torturer" la jeune femme pour cette raison, selon ses propres dires. 

Une pratique pourtant interdite

La pratique de la dot, qui consiste en un don fait à la famille de l'époux par celle de la mariée, est interdite en Inde depuis 1961 mais toujours pratiquée par une partie de la population, notamment dans les zones rurales. 

Les enquêteurs soupçonnent que ce crime soit lié à un gang spécialisé dans le trafic d'organes humains. L'hôpital où a eu lieu l'opération a été perquisitionné par la police.

C.V.